L’agrostis, signe de prairie dégradée L’agrostis, signe de prairie dégradée
L’extension de cette plante est à contrôler car rien ne pousse autour d’elle.
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«Cette graminée, souvent confondue avec le chiendent rampant et le vulpin, est peu exigeante et s’adapte aux conditions extrêmes », note Benoît Lac, de la chambre d’agriculture de Corrèze, ce qui explique sa forte présence cette année. « L’important est de maîtriser son développement, qui est favorisé par la conjonction de conditions sèches et de surpâturage », renchérit Hervé Feugère, de la chambre d’agriculture de la Creuse, qui conseille de ne pas dépasser 10 à 15 % de fréquence dans une parcelle, au risque de voir sa qualité se dégrader. En effet, l’agrostis, peu productive et de faible valeur alimentaire, se développe de plus en plus dans les prairies surpâturées où les plantes de bonnes valeurs fourragères reculent. Et son fort pouvoir allélopathique représente un problème supplémentaire. « Elle diffuse dans le sol des substances anti-germinatives qui empêchent les plantes situées à proximité de se développer », notent les conseillers.
Dénuder les racines
Pour limiter sa progression, il convient notamment d’ajuster la fertilisation (l’agrostis se développe souvent en sol pauvre) et d’éviter les temps de pâturage trop longs. « Le pâturage tournant semble faire régresser la croissance, précise Benoît Lac. De même, l’alternance fauche/pâture favorise la montée des autres espèces qui recouvrent davantage le sol, et permet ainsi d’éviter la propagation de l’agrostis par les stolons. »
En cas d’extension trop importante, un passage de herse étrille en conditions sèches permettra d’arracher les stolons et de mettre à nu leurs racines. Si vraiment la colonisation est trop importante, la prairie perdra en productivité et il faudra la rénover entièrement. L’Agrostis pourra être détruite par un traitement chimique ou par un travail du sol. Mais « après sa destruction, préviennent les conseillers, les toxines restent dans le sol, il ne faut donc pas ressemer aussitôt. Il est préférable d’attendre au moins deux mois, voire le printemps suivant. »
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