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La tête ailleurs Zagreb, bohème et européenne

La cathédrale de l'Assomption domine les toits de tuiles de Zagreb.

La Croatie célèbre en 2023 son entrée dans la zone euro et l’espace Schengen (1). Sa capitale mérite qu’on s’y attarde.

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Des toits de tuiles comme des écailles bleues ou argentées rappellent nos couvertures bourguignonnes, un ensemble architectural de style néoclassique souvent composite, des immeubles crème et pastel comme des gâteaux à la crème… Zagreb a souffert d’un tremblement de terre en 2020. Sa cathédrale de l’Assomption (du XIe siècle) est encore en travaux.

La ville a sauvé ses autres fleurons architecturaux : le pavillon des arts construit à Budapest puis rapatrié en Croatie, sa gare centrale, son hôtel Esplanade, le grand théâtre, la Bibliothèque nationale. Ces édifices datent du siècle XIXe siècle. Ils ont gardé leurs tons chauds aux nuances sable, leurs camaïeux de miel et champagne rosé.

La dynamique capitale d’à peine 700 000 habitants s’épanouit entre la montagne Medvednica (Zagreb signifie derrière la montagne) et la rivière Save. Entre ville haute et ville basse, tout peut se visiter à pied à travers ses typiques stube (ruelles escaliers). Le centre historique, entre le quartier de Gradec et celui de Kaptol, dégage une harmonie subtile, déclinée dans des façades qui savent aussi se faire humbles à force de discrétion. L’influence Mitteleuropa se lit à travers les églises baroques et les salons de thé à l’ambiance viennoise. Impossible d’oublier l’appartenance de la Croatie à l’empire austro-hongrois jusqu’à la fin de la Première Guerre mondiale.

© Alamy/Hémis.fr - Le musée du selfie s'ajoute à la longue liste des musées insolites de la capitale croate.

La cuisine elle-même, où se mêlent saveurs italiennes et turques, et réservant de grands moments gustatifs, traduit l’histoire du pays, sa place au sein de l’Empire. Pour comprendre la richesse et l’originalité de cette capitale, qui s’enorgueillit d’accueillir le plus grand nombre de musées par habitant, n’hésitez pas à pousser quelques portes, des plus classiques aux plus insolites comme le musée des cœurs brisés, ou celui de la gueule de bois !

Mais aujourd’hui c’est sa place au sein de l’Europe que revendique la Croatie qui a troqué au début de l’année ses kunas contre l’euro et a vu ses prix s’envoler. Le prix de sa modernité.

(1) au 1er juillet 2013.

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