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Question à… Justine Atlan, directrice d'e-Enfance, association de protection des mineurs sur Internet. « Intéressez-vous à ce qu’elle regarde, pour créer le dialogue »

« Notre fille adolescente passe beaucoup de temps à suivre des influenceuses sur YouTube et les réseaux sociaux. Elle rêve de leur ressembler. Nous aimerions qu'elle décroche et s'apprécie telle qu'elle est. Comment faire ? »

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L’adolescence est, par nature, une période de fort questionnement sur l’apparence physique, où le regard des parents ne suffit plus. Ce qui est recherché, c’est l’approbation des pairs, personnes du même âge ou jeunes adultes à qui l’on va s’identifier. Il est donc très courant, à l’heure d’Internet, que les ados suivent des influenceurs qui s’expriment sur leurs thèmes de prédilection. C’est une façon pour eux de se rassurer et, la plupart du temps, il n’y a pas lieu de s’en inquiéter outre mesure.

Là où il convient de s’alarmer, c’est si vous repérez des signes de mal-être chez votre fille. Se renferme-t-elle sur elle-même ? Ses résultats scolaires se dégradent-ils ? A-t-elle des comportements qui, selon vous, pourraient porter atteinte à sa santé ? Dans ce cas, en tant que parent, vous devez la protéger. Mais attention aux réactions trop abruptes, qui risquent de couper la communication avec elle.

Même si vous êtes inquiets, il est conseillé de vous intéresser d’abord à ce qu’elle regarde, de façon bienveillante et positive. Gardez à l’esprit que ces influenceuses sont des personnes qu’elle admire : si vous êtes d’emblée dans la critique et le jugement, votre fille se sentira extrêmement dévalorisée, et vous la conforterez dans l’idée que vous ne comprenez rien à son univers.

Voyez plutôt ces contenus comme l’opportunité d’échanger avec elle sur des sujets qui la préoccupent. Si elle est complexée par son apparence physique, par exemple, il sera plus facile pour elle de l’évoquer en parlant des influenceuses qu’elle suit, plutôt que d’aborder le sujet frontalement avec vous. Sachez que bien souvent, les contenus diffusés sur Internet ne sont pas à l’origine du problème, mais sont plutôt le révélateur d’une fragilité préexistante.

Enfin, si un mal-être s’installe durablement, mieux vaut solliciter l’aide d’un professionnel de santé. Mais votre fille sera d’autant plus ouverte au dialogue que vous aurez pris l’habitude, au préalable, de vous intéresser à ce qu’elle regarde, sans porter de jugement a priori.

© Association e-Enfance - Justine Atlan est directrice d'e-Enfance, association de protection des mineurs sur internet.

Pour plus d’informations et de conseils sur l’usage d’Internet par les enfants, voir le site e-enfance.org ou appeler le 3018, le numéro national gratuit, anonyme et confidentiel.

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