« Cahiers de doléances » Le pouvoir d’achat en tête des préoccupations
Dans les cahiers de doléances mis en place dans les mairies de 5 000 petites communes, les doléances fusent parfois dans toutes les directions mais une seule revient en boucle : la hausse du pouvoir d’achat. L’opération a été lancée au début de décembre par l’AMRF (association des maires ruraux de France).
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Avant même son coup d’envoi, le grand débat voulu par Emmanuel Macron démarre mal, avec le départ de son organisatrice Chantal Jouanno, critiquée pour son salaire élevé, alors que le pouvoir d’achat s’annonce comme la préoccupation numéro un de cette grande consultation destinée à apaiser la colère des « gilets jaunes ».
Prenant acte de la décision de l’ancienne ministre, Matignon a immédiatement annoncé qu’à l’issue du séminaire gouvernemental prévu mercredi à l’Élysée, le Premier ministre présenterait une nouvelle organisation, à quelques jours du début de ce débat qui doit s’appuyer par des réunions partout en France jusqu’en mars.
Sur le fond, l’exécutif doit également résoudre la contradiction entre un débat en principe ouvert sur tous les sujets, mais qui ne remette pas en cause des réformes déjà décidées, une ligne rouge tracée d’avance par Emmanuel Macron.
Aussi le gouvernement et l’Élysée ont-ils dévoilé cette semaine un des sujets qu’ils accepteront de revoir si les Français le demandent : la suppression de la taxe d’habitation pour les 20 % plus riches, déjà annoncée mais pas encore en vigueur.
« Il faut qu’il se passe des choses faisant suite à cette consultation »
Cette mesure répondrait à la demande de justice fiscale, l’une des autres principales demandes consignées dans les cahiers de doléances mis en place dans les mairies de 5 000 petites communes. L’opération a été lancée au début de décembre par l’AMRF (Association des maires ruraux de France) qui demande que le grand débat se fasse au plus près de citoyens.
Les doléances fusent parfois aussi dans toutes les directions mais une seule revient en boucle : la hausse du pouvoir d’achat.
D’autres prônent de diminuer les taxes, remplacer le Sénat, taxer les revenus du capital, lutter contre les lobbies, rétablir des services de proximité, augmenter le nombre de fonctionnaires dans les hôpitaux et les Ehpad, fermer l’Ena… Avec la fracture numérique en ligne de mire : « Supprimer toutes les démarches administratives par internet. »
« Il faut quand même qu’il se passe des choses à la suite de cette consultation… Donc il faudra que le président de la République donne des engagements très précis dans sa lettre pour que les citoyens aient véritablement envie de participer », souligne le président de l’AMRF, Vanick Berberian.
D’autant que sur le terrain, le grand débat suscite beaucoup de méfiance. « Mes concitoyens sont pessimistes, ils disent : “Ça ne sert à rien”, “C’est de l’enfumage”. Ils sont très méfiants vis-à-vis des politiques », souligne Jean-Paul Ryckelynck, maire de Haveluy, une commune du Nord de 3 100 habitants.
Avec l’AFP
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