Assurance des prairies Des acomptes versés pour la sécheresse
Pour les exploitants ayant souscrit un contrat d’assurance des prairies, les taux de pertes définitifs seront connus à la fin du mois d’octobre et les indemnités versées à la mi-novembre. Pacifica a déjà payé des acomptes pour les dossiers les plus impactés. Les procédures pour activer le fonds des calamités agricoles avancent lentement.
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Bon nombre d’éleveurs sont aujourd’hui fortement impactés par l’épisode de sécheresse qui sévit depuis cet été. Rares sont ceux qui ont souscrit un contrat d’assurance des prairies. En 2016, seulement 1 % des surfaces en prairies en France étaient assurées. Pacifica a fait un premier état des lieux concernant ses 1 500 clients possédant une assurance des prairies.
« La situation est particulièrement inquiétante pour nos éleveurs. Nous avons choisi de commencer à indemniser ceux qui sont le plus impactés sur la base d’un point de situation à la fin du mois d’août », explique Jean-Michel Geeraert, directeur du marché de l’agriculture et de la prévention à Pacifica. Une centaine d’exploitations a reçu un acompte pour un montant global d’environ 400 000 €.
Indemnisations en novembre
Depuis cette date, la situation s’est encore dégradée. L’assureur a effectué de nouvelles observations à la fin de septembre. Sur cette base, la moitié des exploitations assurées pourrait bénéficier d’une indemnisation. La majorité des contrats se déclenchent à partir de 30 % de pertes.
Et la situation n’est pas stabilisée. « Les taux de pertes sur la production des prairies pour la campagne seront validés dès la fin du mois d’octobre et le paiement des indemnités sera effectif dès la mi-novembre », confirme Jean-Michel Geeraert.
De son côté, Groupama déclare ne pas avoir réalisé de bilan intermédiaire sur la situation des exploitations ayant une assurance des prairies. Il préfère attendre « la fin de la période d’observation de la pousse de l’herbe pour identifier de manière précise les dossiers éligibles à une indemnisation ».
Des craintes pour le fonds des calamités
Les éleveurs n’ayant pas souscrit d’assurance des prairies pourront être couverts par le Fonds national de garantie des risques agricoles (FNGRA). « Cette année est particulière car il y a eu beaucoup d’eau au printemps et des récoltes de fourrages plutôt bonnes, constate Joël Limouzin, vice-président de la FNSEA. Mais depuis la mi-juillet il y a eu très peu d’eau. Nous avons chiffré à 120 jours supplémentaires le besoin en fourrages pour certains éleveurs fortement touchés. »
Un conseil national de garantie des risques agricoles (CNGRA) doit se réunir le 16 octobre. À l’ordre du jour en priorité un état des lieux des épisodes de grêle du printemps, mais les professionnels comptent bien faire un point sur les pertes liées à la sécheresse. « Les expertises dans les départements sont loin d’être terminées et un CNGRA spécial sécheresse est prévu en décembre. Mais je suis inquiet, car le calcul pour bénéficier du fonds des calamités agricoles est basé à 60-70 % sur la pousse de printemps. Cela pourra entraîner des difficultés d’accès aux aides pour certains départements », détaille Joël Limouzin.
La procédure pour que l’état de calamité agricole soit reconnu est longue. Elle demande que chaque département fasse remonter ses résultats d’enquêtes au niveau national. Ce n’est qu’ensuite que le CNGRA pourra statuer lors de la réunion prévue en décembre. Dans le meilleur des cas, les indemnisations interviendront au début de 2019.
« Le fonds des calamités, à lui seul, ne sera pas satisfaisant. Les éleveurs ne pourront pas tenir jusqu’à l’année prochaine, il faudra activer d’autres leviers pour apporter de la trésorerie dans les exploitations », s’inquiète Joël Limouzin.
Marie SalsetPour accéder à l'ensembles nos offres :