Lait Anticiper le changement climatique

« Depuis 1990, on assiste à une nette augmentation des températures moyennes par rapport à la normale », constate Franck Souverain, de Météo-France. Au-delà de l’augmentation des températures, « les précipitations annuelles seront globalement plus importantes en 2050, avec moins de pluies au printemps, mais un cumul plus élevé l’hiver ».

Pour mesurer les conséquences de l’évolution du climat sur les cultures et définir les adaptations possibles, une modélisation localisée est requise. « Nous avons défini différentes zones sur l’ensemble du territoire français, sur lesquelles plusieurs scénarios d’évolution du climat sont testés », précise Nadine Ballot, du Cniel.

Une autre gestion des fourrages

Céline Marsollier, conseillère à la chambre d’agriculture du Maine-et-Loire, a étudié le scénario d’évolution climatique dans la région des Mauges. « Les projections tablent sur un des phénomènes météo plus extrêmes, avec des périodes de fortes précipitations, mais également de sécheresse, expose-t-elle. En conséquence, la pousse de l’herbe sera plus importante au printemps et en automne, avec un déficit marqué l’été ».

Une nouvelle gestion des fourrages est alors nécessaire. « La constitution de stocks au printemps sera primordiale, analyse Céline Marsollier. Ces réserves permettront également de faire face aux années de pénuries. Dans ce contexte, l’utilisation des méteils et des prairies multi-espèces sera une solution pour récolter plus de volume et de valeur ».

Pour Jean-Christophe Moreau, de l’Institut de l’élevage, « il faut abandonner les repères de dates pour la récolte des fourrages et s’adapter au climat. On le voit déjà avec les ensilages de maïs ».