Agriculture urbaine Un « agriquartier » porté par une coopérative
Dans l’agglomération de Chartres (Eure-et-Loir), la Scael souhaite créer un écoquartier, alliant logements et production agricole, à partir d’un ancien silo. Un projet inédit en France.
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Et si les agriculteurs s’emparaient de l’agriculture urbaine ? C’est ce que souhaite faire la Scael, une coopérative céréalière de l’Eure-et-Loir. Son silo, basé à Lucé, aux portes de Chartres, est enclavé dans la ville et n’est plus rentable. Plutôt que de le démolir, la coopérative de l’Eure-et-Loir va le transformer en « agriquartier ».
Un nouveau concept, expliqué par Philippe Voyet, le président de la Scael, le 5 décembre lors de la réunion d’information du groupe. « C’est un projet de société porté par les agriculteurs, insiste Philippe Voyet. L’agriquartier, c’est le contraire d’une ferme urbaine. Ce n’est pas l’agriculture qui s’intègre à la ville, mais la ville qui s’intègre à l’agriculture. Nous devons saisir l’opportunité de l’agriculture urbaine et non regarder le train passer comme nous l’avons fait pour la distribution dans les années 1960. »
Logements, serres et restaurant
Le quartier « Olis » comprendra : 10 000 m² de serres maraîchères, 8 000 m² de légumes de plein champ, une centaine de logements, un restaurant en haut du silo, un magasin de produits locaux, une navette électrique pour transporter les habitants, un fab-lab pour que les entreprises puissent tester de nouvelles technologies et une vitrine pédagogique sur l’agriculture. Le site sera autonome en énergie grâce au photovoltaïque et à la géothermie et l’eau sera récupérée.
Un projet « sur de bons rails »
Le projet est au stade des études, un premier chiffrage est estimé entre 30 et 40 M€. La Scael apporte le projet et le bâtiment et s’entourera de partenaires pour le reste. La Caisse des dépôts et consignations accompagne le projet. Harold Huwart, vice-président de la Région Centre-Val de Loire, est confiant. « 95 % du travail est réalisé. C’est une chance pour Chartres et pour toute la Région. Ce projet marquera l’histoire de la Scael. » La démolition devrait intervenir au premier semestre de 2019. L’« agriquartier » devrait voir le jour dans cinq à dix ans.
Aude Richard
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