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Lait Les coopératives appellent à une « filière durable »

Au centre : Dominique Chargé, président de la Fédération nationale des coopératives laitières (FNCL). © Elsa Casalegno/GFA

Dominique Chargé, président de la Fédération nationale des coopératives laitières (FNCL), a exposé ses souhaits pour donner suite aux États-généraux de l’alimentation (EGA), lors d’une conférence de presse à Paris, le 24 octobre.

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Il a appelé la filière laitière à adopter « une démarche positive et constructive nécessaire pour que les acteurs dialoguent entre eux » afin de relever le « défi » lancé par Emmanuel Macron aux filières agricoles. Il se félicite en particulier de l’injonction du président de la République aux producteurs à s’organiser en organisations de producteurs commerciales (OPC), dont « la coopération est la forme la plus aboutie », a-t-il souligné. Il appelle aussi à « mieux communiquer et faire preuve de plus de transparence », et à être « plus enclin à redistribuer la valeur » aux producteurs.

Plusieurs leviers

Pour cette transformation de la filière, il a identifié plusieurs leviers :

D’ici là, il fait le souhait pour 2018 de « sortir de la guerre des prix » et de parler aussi de la qualité des produits, avec une nécessaire montée en gamme sur une partie des volumes de lait.

Pénurie de beurre ?

Interrogé sur la pénurie actuelle de beurre qui se dessine dans les rayons des grandes surfaces, Dominique Chargé rétorque que « dans notre pays, depuis la Seconde Guerre mondiale, dès qu’il n’y a pas abondance, on dit qu’il y a pénurie ! La France n’est pas autosuffisante en beurre, elle est donc beaucoup plus exposée dès qu’il y a des tensions sur ce marché. Elle en importe 100 000 t par an. Aujourd’hui, il y a des arbitrages par certains transformateurs pour valoriser leur matière première au mieux. » Parfois à l’exportation, en faisant le choix de ne pas honorer certains contrats face au refus de certains distributeurs de ne pas renégocier.

Il estime néanmoins que « cette « crise du beurre » illustre parfaitement le dysfonctionnement de la filière. Aujourd’hui, le beurre dépasse 6 500 €/t, c’est une situation inédite, qui pose un problème ». Cette hausse a été répercutée dans plusieurs pays européens, avec par exemple une hausse des prix de vente aux consommateurs de 40 % en Allemagne entre mars et juillet. En France en revanche, la situation est restée « flat » jusqu’en mars, suivie d’une légère hausse de 6 % entre mars et juillet, selon l’Insee.

Quant à une éventuelle répercussion de cette flambée au producteur, ce n’est pas encore à l’ordre du jour, la valorisation beurre-poudre étant plombée par le cours de la poudre de lait écrémé, au plus bas. Néanmoins, « revaloriser le paiement de la matière grasse serait à réfléchir au Cniel et dans les entreprises. Certaines, qui ont une bonne valorisation de leur matière grasse, seraient bien inspirées de revaloriser le gramme différentiel ! »

E.C.

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