Frelon asiatique Le radioguidage pour localiser les nids et les détruire tôt

Selon l’Inra, actuellement, la mesure la plus efficace pour venir à bout du frelon asiatique (Vespa velutina) est de détruire ses nids le plus tôt possible.

L’institut rappelle ainsi que pour contrôler les populations de cette espèce invasive (qui cause notamment d’importants dégâts en apiculture) deux techniques existent. « L’une assez peu efficace repose sur le piégeage des fondatrices, les nouvelles reines qui vont fonder les nouvelles colonies ; l’autre très efficace consiste à détruire les nids le plus tôt possible », explique l’Inra. Mais la difficulté est dans ce cas de pouvoir localiser les nids.

C’est pourquoi des chercheurs de l’Inra et leurs collègues de l’Université anglaise d’Exeter viennent de développer une technique originale de radioguidage qui permet, en suivant ces insectes, la localisation précoce des nids. Ces travaux viennent d’être publiés et constituent une piste prometteuse dans la lutte contre le frelon asiatique.

Jusqu’à 1,33 km du point de départ

Les chercheurs ont capturé des frelons, des ouvrières chasseuses, en poste devant les ruches. Ils les ont ensuite équipés d’une balise émettrice, suspendue à leur abdomen dans une petite nacelle. Après un long travail, les chercheurs ont sélectionné des ouvrières de poids supérieur à 0,35 g pour une balise de 0,28 g offrant un rayon d’action de 800 m. En effet, ils avaient observé précédemment que 80 % des ouvrières pouvaient porter jusqu’à 80 % de leur poids.

Les ouvrières ainsi équipées sont entraînées à voler dans une cage de vol avant d’être relâchées. Les chercheurs peuvent alors les suivre à distance jusqu’à leur nid. Et des nids ont pu être localisés jusqu’à 1,33 km du point de départ de l’ouvrière.

Champignons entomopathogènes

« Cette technique est donc le premier outil permettant de localiser les nids avant l’automne et d’organiser leur destruction précoce, ajoute le communiqué de l’Inra. On pourrait aussi envisager d’équiper de balises les fondatrices de printemps, au moment où elles fabriquent leur premier nid et sortent au cours de la journée pour trouver de la nourriture pour leurs filles. »

Les chercheurs de l’Inra mènent par ailleurs d’autres travaux pour lutter contre le frelon asiatique. Ils ont notamment caractérisé des souches de champignons entomopathogènes (Beauveria, Metharizium) pouvant infecter et tuer les frelons. Cette piste pourrait être complémentaire de la localisation des nids où seraient alors injectés ces agents de biocontrôle, non nuisibles à l’environnement.