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Sommet de l’élevage 2017 Premier concours pour la race hereford

Lune a remporté le prix de championnat. Sa propriétaire, Justine Laraud, est installée à Fleurat, dans la Creuse, depuis 2016. © Jérôme Chabanne

Huit génisses issues de six élevages ont concouru sur le ring du Zénith d’Auvergne, ce 6 octobre. Une première pour la race anglo-saxonne reconnue en France depuis 1975, et un aboutissement pour l’organisme de sélection (OS).

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« Par le passé, la hereford n’avait pas forcément sa place, au vu de la richesse raciale de notre pays, explique Pascal Bastien, président de l’OS hereford. Mais les attentes évoluent, que ce soit celles des consommateurs en quête de viande plus typées, ou celles des éleveurs, à la recherche de conduites d’élevage plus durables et plus vivables. Dans ce contexte, la hereford séduit de plus en plus. »

1 500 mères

Aujourd’hui, Pascal Bastien estime à 1 500 le nombre de mères de code race 85, réparties dans 150 à 200 élevages, dont 70 inscrits à l’OS. Il s’agit d’exploitations allaitantes ayant totalement ou partiellement adopté la race, ou d’anciennes exploitations laitières ayant choisi la hereford pour sa facilité de conduite. « Les éleveurs commencent souvent avec l’achat de 4-5 femelles et d’un taureau, pour apprendre à connaître la race. Je n’en connais aucun ayant fait machine arrière. »

Une race qui se démocratise

Parmi les éleveurs qui se renseignent auprès de l’OS, figurent beaucoup de jeunes. « La nouvelle génération veut se simplifier la vie, avec des animaux qui vêlent seuls, dociles, sans cornes, et dotés d’une bonne productivité numérique. Ce sont des animaux rustiques qui valorisent très bien les fourrages grossiers, qui ne nécessitent pas de période d’engraissement et restent en état durant la saison hivernale ou les phases de sécheresse. Leurs éleveurs apprécient les économies d’alimentation et de frais vétérinaires réalisées. »

Ces atouts attisent la curiosité et, à l’heure actuelle, toutes les demandes en femelles reproductrices ne peuvent pas être satisfaites. « Plusieurs centaines d’animaux pourraient être mis en place dans les semaines à venir si nous pouvions les trouver », constate le président.

Qualités de viande

« Les herefords sont sélectionnées sur la palatabilité de leur viande, c’est-à-dire sur la sensation que la viande procure en bouche, décrit Pascal Bastien. La viande est rouge cerise et persillée, donc goûteuse et parfaite pour la maturation longue durée. »

Le gain moyen quotidien des femelles tourne autour de 750 g et celui des mâles autour de 900-1 200 g. L’OS incite les éleveurs à ne pas dépasser les 400 kg de carcasse, pour « offrir des portions de viande de taille réduite, adaptée à la demande actuelle. »

Les débouchés des herefords françaises sont principalement la vente directe et les boucheries et restaurants de haut de gamme. « On ne veut surtout pas prendre la place des races françaises, assure Pascal Bastien. Au contraire, nous voulons rester un produit de niche, pour garder la main sur nos prix de vente. »

Valérie Scarlakens

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