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Sommet de l’élevage Ouverture sereine mais syndicats remontés

© Jérôme Chabanne

En l’absence de visites de politiques, la première journée du cru 2017 du Sommet de l’élevage était plus sereine que ces dernières années. Un habitué se réjouit de retrouver « une vraie ambiance de foire agricole ». Les différents syndicats ont réaffirmé leurs revendications.

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Les visiteurs déambulent calmement dans les allées, sous le soleil. Confortés par un prix mieux orienté, les éleveurs laitiers investissent de nouveau. Parmi les constructeurs, le sourire est de mise, avec une ambiance commerciale satisfaisante.

Éleveurs et animaux sont également au rendez-vous de la génétique, l’action des quelques vegans qui s’étaient donné pour mission d’« empêcher la tenue du Sommet de l’élevage » ayant tourné court. Les blocs de ciment disposés devant les entrées à cinq heures du matin ont vite été dégagés, et les activistes n’ont pas insisté.

Pas de revendications fortes, ni de manifestations non plus du côté des éleveurs. « Pour autant, cela ne signifie pas que tout va bien », nuance un éleveur ovin. Et si les syndicats ont rangé leurs pancartes, c’est pour parler États-généraux de l’alimentation, afin de maintenir la pression sur Emmanuel Macron, à une semaine de l’intervention du président de la République, prévue le 11 octobre dans la Manche.

© Jérôme Chabanne

« Incohérence »

Christiane Lambert, présidente de la FNSEA, a réaffirmé les revendications de son syndicat. Face au constat de la destruction de valeur causée par la guerre des prix entre distributeurs (1 milliard d’euros partis en fumée), elle réitère la nécessité de « revoir le droit de la concurrence qui empêche le travail interprofessionnel ».

Il faut aussi « renforcer le pouvoir des interprofessions, afin que les acteurs économiques puissent dialoguer, planifier la production et l’encadrer en cas de crise ». Elle énumère également les promotions des GMS à encadrer, l’application de sanctions contre les prix abusivement bas, dénonce le dévoiement des seuils de revente à perte et réclame de nouveau « le retour vers les producteurs » des marges élevées…

À ses côtés, Patrick Bénézit, secrétaire général adjoint de la FNSEA, souligne « l’incohérence » qu’il y a à ouvrir les frontières de l’UE par des accords commerciaux comme le Ceta ou celui en cours de négociation avec le Mercosur, et avoir toujours plus d’exigences vis-à-vis de la production agricole.

« On ne peut pas exiger des producteurs français ce qu’on n’exige pas de la part des pays importateurs », plaide-t-il. Parmi les autres « incohérences » évoquées, figurent le désengagement de l’État perceptible avec notamment le recul sur l’épargne de précaution, les taux de cotisations sociales, la réduction du budget pour l’installation, les tergiversations gouvernementales sur le glyphosate…

FNSEA-JA rassemblement à Paris, le 11 octobre

Avec le syndicat Jeunes Agriculteurs, la FNSEA organisera un rassemblement à Paris, place de la République, le 11 octobre, « pour porter nos revendications et dialoguer plus avec les consommateurs ».

Plus tôt le matin, la FNPL (producteurs de lait) avait réaffirmé ce qu’elle avait déjà dit lors de sa conférence de presse de rentrée, le 19 septembre. L’enjeu actuel pour la filière laitière est de donner de la valeur au marché intérieur du lait (60 % des volumes), une « nécessité », selon Thierry Roquefeuil, président de la FNPL. La formation du prix du lait devrait partir du producteur, et aller vers l’aval, et non l’inverse, faisant du producteur une variable d’ajustement. Pour corriger le tir, « il faut renforcer le rôle de l’interprofession », estime-t-il.

© Jérôme Chabanne

La Conf’ « attend Macron au tournant »

Lors d’une conférence de presse, la Confédération paysanne s’est dite « déçue » des conclusions du premier chantier des États-généraux de l’alimentation, sur le partage de la valeur dans les filières. « On annonce des hausses de prix pour le consommateur mais aucune garantie de retour de la valeur au producteur, tempête Nicolas Girod, en charge du pôle de l’élevage au sein du syndicat. Nous demandons la prise en compte des coûts de production comme prix plancher dans les contrats avec l’aval. »

Pour l’encadrement de ces contrats, le syndicaliste souhaite également « aller plus loin que le médiateur des contrats en mettant en place un outil d’arbitrage de l’État ».

Selon Laurent Pinatel, porte-parole de la Confédération paysanne, « on ne sait pas quelle est la vision de Stéphane Travert sur l’agriculture française. À défaut, on attend le président de la République au tournant la semaine prochaine ».

La rédaction

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