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Énergies Renouvelables L’épargne citoyenne finance vos installations

Les installations photovoltaïques sur hangars agricoles, moins rentables qu’avant, peuvent être financées par des groupements citoyens. © G. Baron/GFA

L’investissement citoyen pour la transition énergétique, c’est le leitmotiv du mouvement « Énergie Partagée ». De nombreux projets d’installation d’unités de production sont menés avec des agriculteurs et profitent largement aux territoires ruraux.

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Depuis sa création en 2010, l’organisation Énergie Partagée revendique la participation à 241 projets de production d’énergies renouvelables, pour un budget de plus de 370 millions d’euros. Elle fédère citoyens, associations et structures territoriales qui souhaitent placer leur argent dans un souci de développement durable. De nombreux projets sont directement liés au monde agricole.

Dans un rapport intitulé « Concilier agriculture et énergies renouvelables », Joakim Duval énumère et détaille les intérêts pour l’agriculteur. On y trouve par exemple la capacité financière, l’acceptabilité publique, le développement de nouvelles compétences et la valorisation du territoire rural.

Tous types d’énergies

Les projets soutenus sont variés. On y dénombre ainsi actuellement quatre projets de méthanisation territoriale (dont deux déjà en fonctionnement) impliquant plus de cinquante fermes, en partenariat avec des groupements citoyens et des collectivités territoriales. Sept unités de production de chaleur bois énergie offrent des débouchés au bois issu de l’entretien de haies. Une quarantaine de projets éoliens rémunèrent des agriculteurs contre la location de leurs terres, et plusieurs dizaines de projets photovoltaïques, souvent sur des toitures agricoles.

« Les tarifs de rachat de l’électricité sont beaucoup moins incitatifs qu’avant, explique Nicolas Desruelles, de l’association Éoliennes en Pays de Vilaine, cofondatrice du mouvement. C’est donc moins intéressant pour les agriculteurs d’immobiliser des sommes importantes dans des investissements qui rapportent peu. »

Un placement plus intéressant qu’en banque

« Les citoyens y trouvent eux un placement plus intéressant qu’en banque, poursuit Nicolas Desruelles. Une grande partie de l’argent est réinvestie dans d’autres projets d’énergie citoyenne. Ces groupements citoyens n’ont pas le gisement en toiture que les agriculteurs ont. Ces derniers mettent donc à disposition ces toitures, parfois contre un loyer, parfois à titre gracieux ».

Le démantèlement reste à la charge des groupements citoyens, les agriculteurs n’ont jamais à débourser d’argent. Les agriculteurs sont force de proposition. Ainsi, à Chemillé-en-Anjou, le parc éolien de la Jacterie a été acquis par des groupements citoyens à l’initiative d’une Cuma. Les agriculteurs la composant étaient prêts à accepter ces éoliennes uniquement si elles bénéficiaient au territoire.

Au service des territoires ruraux

En plus de financer ces projets de production d’« énergie citoyenne », les structures membres d’Énergie Partagée s’engagent à une retombée locale des bénéfices et à les maintenir sur les territoires. Une étude soutenue par l’Ademe (1) publiée cette semaine révèle que pour 1 € investi 2,50 € profitent directement au tissu économique local.

D’ailleurs, parmi les conditions sine qua non à remplir par les projets figurent le respect de l’environnement, la gouvernance démocratique et l’ancrage local.

Une partie de cet argent est directement fléchée vers des actions de prévention et de sensibilisation sur les problématiques énergétiques. La démarche se veut globale, inclusive et donnant-donnant. Dans une période où recréer du lien social entre agriculteurs et citoyens est primordial, cette solution apporte une touche d’optimisme.

Gildas Baron

(1) Ademe : Agence de l’environnement et de la maîtrise de l’énergie.

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