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Eutrophisation L’expertise scientifique collective livre ses conclusions

Algues vertes sur une plage du Finistère. © Wikipédia

Deux ans après son lancement, l’expertise scientifique collective sur l’eutrophisation, commanditée par les ministères de l’Agriculture et de l’Environnement, a livré ses conclusions mardi lors d’un colloque à Paris.

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Elle répondait à une attente forte de la profession agricole, qui contestait notamment les seuils de concentration en nitrates utilisés pour classer des zones vulnérables au nom du risque d’eutrophisation. Zones vulnérables qui se trouvent ensuite soumises aux lourdes exigences de la directive nitrates…

De fait, certaines décisions des pouvoirs publics ont pu être « contestées et contestables », a admis un représentant du ministère de l’Agriculture. Mais l’Administration a justement « la volonté de se saisir des résultats » de cette étude, afin de « prendre des décisions fondées sur les connaissances scientifiques ».

Près de cinquante scientifiques mobilisés

L’expertise collective a mobilisé pendant deux ans près de 50 chercheurs de l’Inra, l’Irstea, l’Ifremer et le CNRS dans une approche pluridisciplinaire. Son objectif était de dresser un état des lieux, pas de fournir des préconisations.

Le travail politique aura lieu dans une seconde phase d’appropriation des résultats, de réflexion et de consultations, menée par les ministères concernés. « Cela prendra du temps, il est trop tôt pour dire sur quoi cela va déboucher », prévient le ministère de l’Environnement.

Selon les chercheurs, il reste quelques marges de progrès du côté des rejets industriels et domestiques mais le secteur agricole dispose pour sa part de leviers considérables.

Si cette équipe pluridisciplinaire a mis le doigt sur la complexité du phénomène et la difficulté à modéliser des solutions, au moins deux éléments clés font consensus dans la communauté scientifique. D’abord, il est nécessaire d’agir à la fois sur l’azote et le phosphore. Ensuite, cela mettra du temps à donner des résultats… et il serait illusoire de vouloir revenir à un état initial d’il y a quarante ou cinquante ans, car différents facteurs entrent en jeu, comme le changement climatique.

B.L.

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