Énergie 100 M€ pour le premier plan hydrogène
Nicolas Hulot vient de promettre ce vendredi 1er juin la mobilisation d’une enveloppe de 100 millions d’euros en 2019 pour développer la filière hydrogène.
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Ne pas mettre tous ses œufs dans le même panier. Voilà qui ressemble fort bien à la stratégie voulue par la France en matière de diversification et de développement de ses ressources énergétiques. Nicolas Hulot présentait à cet effet le premier plan hexagonal d’aide à la filière naissante sur l’hydrogène.
Le ministre de la Transition écologique et solidaire promet d’y consacrer 100 millions d’euros pour 2019. Trois grands axes sont identifiés : créer une filière industrielle décarbonée, développer des capacités de stockage des énergies renouvelables et développer des solutions zéro émission pour les transports routiers, ferrés, fluviaux, etc. C’est l’Ademe qui pilotera le déploiement de ces crédits et accompagnera les projets et acteurs de la filière partout en France.
Démonstrateurs en route
Le biométhane n’a qu’à bien se tenir ! Si d’un côté, le gouvernement encourage la méthanisation, et particulièrement l’injection de biométhane dans les réseaux, il n’oublie pas pour autant que l’hydrogène constitue l’une des rares solutions de stockage des énergies renouvelables intermittentes, et un moyen de décarbonner la production actuelle d’hydrogène. Plusieurs démonstrateurs industriels sont d’ailleurs sur les rails, à l’image de celui de Dunkerque et de Jupiter 1000 à Fos-sur-Mer. La France vise d’ailleurs dans un premier temps les enjeux d’autonomie insulaire, industriels et de transport. La production tertiaire ou agricole n’est pour l’heure que peu abordée.
14 mesures dans le plan hydrogène
Les trois grands axes donnés par Nicolas Hulot comportent au total 14 mesures. Plusieurs d’entre elles concernent le développement de solutions pour les zones non interconnectées, c’est-à-dire la plupart des Dom-Tom et la Corse. Mais le plan se montre aussi ambitieux sur le développement territorial.
L’action n° 8 demande ainsi de « déployer des écosystèmes territoriaux de mobilité hydrogène sur la base notamment de flottes de véhicules professionnels :
- 5 000 véhicules utilitaires légers et 200 véhicules lourds (bus, camions, TER, bateaux) ainsi que la construction de 100 stations, alimentées en hydrogène produit localement à l’horizon de 2023 ;
- de 20 000 à 50 000 véhicules utilitaires légers, 800 à 2 000 véhicules lourds et de 400 à 1 000 stations à l’horizon de 2028.
L’action n°7 demande, quant à elle, de déterminer les conditions techniques et économiques d’injection d’hydrogène acceptables pour les réseaux. Afin de préparer l’arrivée du procédé « power-to-gas » qui permet la conversion de l’électricité issue des énergies renouvelables, les transporteurs et distributeurs de gaz devront déterminer ces conditions techniques et économiques. Un rapport intermédiaire est attendu pour la fin de 2018.
10 % d’hydrogène renouvelable d’ici à 2023
Nicolas Hulot fixe un cap devant justifier la consommation des 100 millions d’euros. 10 % de l’hydrogène utilisé en France d’ici à 2023 devra être issu d’électricité de sources renouvelables, comme l’éolien, le solaire ou l’hydraulique, via la technique de l’électrolyse de l’eau. L’objectif est de monter entre 20 et 40 % en 2028. Aujourd’hui, 95 % des 900 000 tonnes annuelles d’hydrogènes consommés par l’industrie sont issues d’énergie fossile. La moitié des financements soutiendra la construction d’électrolyseurs près des sites industriels puis autour des flottes de transport. À plus long terme, l’hydrogène pourra être injecté dans les réseaux de gaz. Des expérimentations sont en cours pour étudier cette faisabilité.
Vincent Gobert
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