Préservation des terres agricoles Le potentiel des friches industrielles et militaires
Réhabiliter des terres déjà artificialisées plutôt que de grignoter des terres agricoles est l’un des objectifs que s’est assigné le gouvernement. Sur environ 2 400 sites potentiels, cinq projets ont pour l’heure été lancés.
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« Réhabiliter des friches, c’est réutiliser du foncier déjà artificialisé plutôt que d’utiliser de nouvelles terres. C’est créer des logements, de l’activité, c’est développer des énergies renouvelables, comme le photovoltaïque, sans utiliser d’espaces nouveaux. C’est aussi parfois tout simplement renaturer, c’est-à-dire rendre l’espace de ces friches à la nature ou à une agriculture durable », a déclaré Elisabeth Borne, ministre de la Transition écologique et solidaire à la suite du Conseil de défense écologique du 7 novembre.
Un groupe de travail interministériel a identifié depuis mai dernier 2 400 sites potentiels à réhabiliter. Ces derniers seront prochainement rendus publics. « Une plateforme en open data est en cours de développement pour les faire connaître aux porteurs de projets », a précisé la ministre.
L’armée sollicitée
Pour l’heure, seuls cinq projets de réhabilitation ont été lancés. « Deux projets viennent d’être retenus dans le cadre d’un appel à projet de l’Ademe (NDLR : Agence de l’environnement et de la maîtrise de l’énergie) pour la reconversion de friches polluées : l’un portant sur une friche de 1 hectare à Montreuil, sur le territoire des anciens murs à pêches ; et l’autre pour un écoquartier à Aytré, à côté de La Rochelle, sur une ancienne friche ferroviaire de 35 hectares », a détaillé Elisabeth Borne.
Le ministère des Armées a été aussi appelé dans cette guerre contre l’artificialisation des sols. Trois projets sur des friches militaires ont aussi été retenus pour des surfaces plus importantes. Ils concernent la base aérienne de Creil, dans l’Oise, pour 292 hectares, les emprises de l’ex-Ceat Guillaumet (NDLR : centre d’essais aéronautiques) et de l’ancienne école d’ingénieur de l’Isaé à Toulouse, pour 16,4 hectares et l’ancienne base aérienne 901 de Drachenbronn, dans le Bas-Rhin.
La renaturation au profit de l’agriculture attendra
Le retour de friches au profit de l’agriculture n’est présent qu’à la marge dans ces projets. Seule une partie de la réhabilitation de la friche de Montreuil, dans la Seine-Saint-Denis, prévoit la création d’une « zone d’agriculture urbaine ». Les autres projets se concentrent sur la création de logements ou de bureaux. La production d’électricité par panneaux photovoltaïques et la réalisation d’une promenade dans les arbres sont aussi évoquées respectivement en Haute-Garonne et dans le Bas-Rhin.
Alexis MarcottePour accéder à l'ensembles nos offres :