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Pommes de terre Vers une protection multilevier contre le mildiou

À l’avenir, la lutte contre le mildiou ne passera pas par une solution unique mais par l’association de plusieurs modes de protection, dont la génétique, comme ici avec Sylvie Marhadour de la FN3PT, Fédération nationale des producteurs de plants de pommes de terre. © B. Cailliez

La lutte contre le mildiou, la génétique et la réduction des intrants font partie des principaux sujets abordés cette semaine à Versailles, au cours du 20e congrès de l’Association européenne pour la recherche sur la pomme de terre, EAPR, dont la participation a été élargie à plus de 50 pays.

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« Le mildiou est la toute première préoccupation des producteurs de pommes de terre dans le monde. Il représente, rien qu’en Europe, un coût pour la société de quelque 900 millions euros par an, a constaté Michel Martin, ingénieur à Arvalis-Institut du végétal et président de l’EAPR, en introduisant le 20e congrès de l’association organisé cette semaine à Versailles. Pas moins de 430 chercheurs en pommes de terre, en provenance de 51 pays différents, vont suivre environ 300 présentations sur des thèmes aussi variés que la génétique, la réduction des intrants, l’adaptation au changement climatique… et bien sûr le mildiou ».

« La diversité des interventions montre que pour faire face au mildiou, nous nous orientons vers une protection multilevier qui associe génétique, outil d’aide à la décision (OAD), agriculture de précision, biocontrôle et chimie », a souligné Jean-Paul Bordes, directeur de la recherche et du développement chez Arvalis. En France, l’outil d’aide à la décision, Mileos, est utilisé cette année, sur 70 000 ha, soit 50 % des surfaces de pommes de terre. Un record pour un OAD.

14 variétés résistantes

« Depuis 2008, 14 variétés résistantes au mildiou et à d’autres bioagresseurs ont déjà été inscrites au catalogue français, explique Jean-Eric Chauvin, directeur adjoint de l’institut de la génétique, de l’environnement et de la protection des plantes (IGEPP) à l’Inra. Avec celles qui ont vu le jour dans les autres pays, la lutte génétique contre cette maladie commence à prendre forme ». « On observe également un foisonnement de la recherche dans le secteur du biocontrôle », ajoute Didier Andrivon, directeur de recherche à l’Inra.

Il est à noter que la recherche de nouvelles solutions contre le mildiou constitue aussi une préoccupation des chercheurs de l’Europe du Nord en bio. Car les pays scandinaves réfléchissent à une interdiction du cuivre en protection des plantes. Or la quasi-totalité des fongicides utilisés en pommes de terre bio sont à base de cuivre.

Blandine Cailliez

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