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Rencontre Champion du monde de labour

Cet été, aux États-Unis, Mathieu Cormorèche a été sacré meilleur laboureur mondial sur chaume. Une victoire qui récompense l’habilité et le sang froid de ce jeune cultivateur de l’Ain.

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Solide gaillard au physique de rugbyman, Mathieu Cormorèche est persévérant. Depuis l’âge de treize ans, concours après concours, ce jeune agriculteur de Mionnay, dans l’Ain, a creusé peu à peu son sillon pour se hisser sur la plus haute marche du podium. Deux fois champion de France – en 2011 à plat et en 2015 en planches –, deux fois sélectionné au championnat d’Europe – Belgique en 2014, Suisse en 2017 –, le spécialiste du labour à plat s’était classé cinquième au général du Mondial 2013 au Canada. Cet été, dans le Minnesota, aux États-Unis, au milieu de nulle part, il a raflé la première place en catégorie chaume. « Je suis heureux d’avoir gagné, mais l’étais tout autant quand j’ai remporté le championnat de France en 2011 », déclare-t-il.

L’Ain, une pépinière de champions

Le concours de labour est un sport de précision. « C’est une démonstration d’adresse, souligne le cultivateur de trente-trois ans. Il faut aller droit et soigner son travail. Il faut être minutieux et organisé. La victoire se joue à des détails. » Et son père, Henri, d’ajouter : « Dès sa première compétition, nous avons vu qu’il avait des prédispositions. Dans l’Ain, département pépinière de grands champions, être dans le “top 5” constitue une performance. Dans la famille, nous sommes fiers de lui. »

Jeune papa d’un garçon de trois ans et demi, qui a déjà son petit tracteur et bientôt sa charrue, Mathieu met à profit les championnats pour voyager. Mi-août, il a rejoint le site du concours quinze jours avant l’épreuve, pour s’entraîner sur place et trouver les bons réglages. « J’ai loué une microparcelle de 50 m par 50 m, pour 125 dollars, à Lake of the Woods, explique-t-il. Pendant cette phase de préparation, tous les candidats se regardent. C’est formateur : c’est là que l’on acquiert de l’expérience. »

Mais son matériel ayant été bloqué en douane trois jours, Mathieu et son collègue alsacien Bertrand Rott, ont eu le temps de découvrir la région au préalable. « Un agriculteur nous a fait visiter sa ferme de 1 000 hectares avec son pick-up, raconte-t-il. On ne voit pas le bout des parcelles. Tout est grand ! C’est l’Amérique ! »

Le Mondial de labour 2021 se déroulera en Irlande, pays de grands champions. « Là-bas, un concours réunit 300 000 personnes, souligne le cultivateur. C’est un véritable rassemblement agricole. Il y a même des concours de bêche ! J’aimerais bien y participer. »

Anne Bréhier

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