Sophie Christophe, chargée de mission « circuits courts » pour Trame « Organiser les permanences en magasin »

« Dans un magasin de producteurs, la présence de ces derniers au moment de la vente, à l’occasion de permanences, leur permet de bénéficier du principe de “remise directe”, avec les avantages sanitaires, sociaux et fiscaux qui en découlent. Différents types d’organisation sont envisageables.

Modèle égalitaire. Tous les associés réalisent le même nombre de permanences. Cela facilite la gestion des plannings et garantit une égalité de traitement. Ce système nécessite un groupe suffisamment important, pour bien répartir la charge des permanences. Attention toutefois, si le groupe est trop grand, chaque associé est moins souvent en magasin et s’expose à davantage d’erreurs en caisse. Par ailleurs, une telle organisation peut s’avérer frustrante pour les producteurs assurant de petits volumes de vente.

Au prorata des ventes. Chaque associé réalise un nombre de permanences proportionnel à son volume de ventes. Cela permet aux petits producteurs de ne pas être écrasés par leur charge, ce qui facilite leur intégration et permet ainsi une diversité des produits en rayon. Mais la gestion est complexe et chronophage. Il y a, par ailleurs, un risque de réduction volontaire des approvisionnements des gros volumes pour échapper à trop de permanences.

Mix. Une fois un modèle choisi, il ne faut pas hésiter à le faire évoluer pour l’adapter aux usages. Il est, par exemple, possible de prévoir des modalités intermédiaires, avec un nombre fixe de permanences et une part variable en fonction du volume des ventes. C’est un bon moyen pour impliquer tout le monde, tout en évitant les tensions.

Certains magasins optent pour des permanences rémunérées : elles sont possibles sous une forme juridique du magasin (GIE) et elles ont un impact sur le statut fiscal des associés. Pour mettre en place ce système, le magasin doit être accompagné d’un expert-comptable. »

Propos recueillis par Alain Cardinaux