Méthanisation Le gaz vert se faufile dans les tuyaux
18 nouveaux sites fournissent du biométhane en France en 2017. La quantité injectée a presque doublé entre 2016 et 2017.
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Les chiffres parlent d’eux-mêmes. D’après le Panorama du gaz renouvelable 2017 publié ce jeudi 5 avril, 18 nouveaux sites fournissent du biométhane aux réseaux. Les quantités de biométhane injectées dans les réseaux français ont quasi doublé entre 2016 et 2017, atteignant 406 millions de kWh (406 GWh), soit l’équivalent de la consommation de près de 34 000 logements.
Elles n’étaient que de 215 GWh en 2016. La capacité maximale annuelle d’injection de l’ensemble des sites de production représente 682 GWh à la fin de 2017, contre 410 GWh à la fin de 2016. Au total, 44 unités injectent du biométhane contre 548 qui valorisent le biogaz en électricité et en chaleur. La France frôle donc les 600 unités de méthanisation.
361 projets devant valoriser du biométhane en file d’attente
La filière du gaz renouvelable recense aussi un nombre croissant de projets d’injection en file d’attente. À la fin de 2017, la capacité maximale cumulée des 361 projets enregistrés atteint 8 milliards de kWh/an (8 TWh/an), soit l’équivalent de l’objectif de la programmation pluriannuelle de l’énergie (PPE) de biométhane injecté en 2023.
À l’heure du débat sur cette PPE, les opérateurs de réseaux gaziers et le Syndicat des énergies renouvelables (SER) ont présenté une ambition commune à l’horizon de 2030 : tripler l’objectif de 10 % de la loi sur la transition énergétique pour la croissance verte de 2015, ce qui se traduit par un objectif en biométhane de plus de 50 TWh à l’horizon de 2028. À moyen et long terme, ces ambitions intégreront de nouvelles briques technologiques de production de gaz renouvelable comme la gazéification et le « power to gas ».
Les évolutions réglementaires tirent la production
L’année 2017 a été marquée par la mise en place de mesures favorables au développement de la filière. Le coup de pouce sur les coûts de raccordement au réseau de distribution, et bientôt au réseau de transport, et l’ouverture des stockages souterrains au biométhane permettent à de nouveaux projets de voir le jour. Du côté du transport, le bio-GNV se voit exempté de la taxe intérieure de consommation sur le gaz naturel.
La liste des 15 propositions du gouvernement issues du groupe de travail national devrait aussi accélérer le développement de la filière de la méthanisation, notamment pour les gros projets. Les syndicats agricoles se montrent toutefois réservés sur certaines propositions. Avec le SER, ils demandent de nouvelles mesures comme le passage d’un calcul mensuel des capacités d’injection à un calcul annuel.
Des initiatives décentralisées voient aussi le jour comme le travail commun entamé par GRTgaz, GRDF et la FNSEA pour croiser les zones à potentiel avec les réseaux de manière à planifier le maillage nécessaire. Avec l’APCA, ces partenaires doivent aussi planifier des réunions d’information et des portes ouvertes.
Vincent Gobert
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