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Pays-Bas Du foncier à plus de 120 000 € l’hectare

Le prix des terres agricoles du pays est le plus élevé d’Europe. L’installation des jeunes reste néanmoins possible.

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La ferme Buth est située en Hollande méridionale, au sud de Rotterdam, dans les polders. Dans cette zone riche, avec des terres considérées comme les meilleures du pays, la gestion du foncier donne le tournis. Elle est symbolique de ce qui se passe chez nos voisins bataves.

René, 58 ans, s’est installé en 1980 sur 80 ha de terres reçues par héritage de son oncle . Le prix à l’époque était déjà de plus de 400 000 équivalents francs/ha. « Aujourd’hui, cela vaut plus de 120 000 €/ha. J’ai eu la chance de pouvoir racheter mes dernières terres en 2000 à 80 000 € », se réjouit René. Il loue la moitié de sa structure actuelle de 200 ha, à un loyer moyen de 1 100 € par hectare et par an.

« Confiant pour l’avenir »

On cultive essentiellement des légumes de plein champ et des fleurs (bulbes ou fleurs à couper). Le blé et les céréales ne servent qu’à la rotation. En 2019, René cultive des productions à forte marge : 70 ha de pommes de terre, 20 d’oignons, 30 de betteraves semences, 50 de blé, 30 de bulbes de fleurs. « Nous arrivons tous les ans à la rentabilité même si parfois, c’est très juste comme l’an passé où le cours des pommes de terre a été difficile et nous avons souffert. Les bulbes, les fleurs et les semences sont là pour équilibrer.

Je suis très confiant pour l’avenir. Je pense que mon fils, Jong, a un superbe outil dans les mains et qu’il va réussir. » Son fils est serein. Il va racheter à sa sœur les 50 ha en propriété familiale et il est assuré de continuer la location des 100 ha pour encore six ans. Il a déjà pris contact avec les banques pour les prêts et celles-ci sont favorables. « Je ne rembourserai dans un premier temps que les intérêts. Le capital sera remboursé au bout de trente ans, ce qui me permet de garder de la trésorerie », confie-t-il. La banque n’est pas son seul partenaire. Il a pu facilement emprunter, car sa coopérative de légumes et un négoce de bulbes de fleurs se sont portés garants en cas de difficultés financières.

René lui a bien préparé le travail puisqu’il a investi dans des bâtiments et du matériel neufs pour les oignons et les pommes de terre en 2016. « Les charges de matériels étaient trop élevées pour assurer la rentabilité de la ferme. J’ai investi dans du matériel très performant car nous avons réussi à doubler la surface de travail. Un de mes cousins, à 20 kilomètres de chez nous, m’a confié en entreprise les 70 ha de sa ferme. Cela permet d’amortir les outils. »

Christophe Dequidt

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