Maires ruraux à l’Élysée « Macron devra retenir nos doléances »
Emmanuel Macron a reçu le 14 janvier les maires ruraux de France, qui lui ont remis une synthèse issue des 3 300 contributions déposées dans leurs mairies tout au long du mois de décembre.
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, la justice sociale est la principale revendication des habitants des communes rurales, avec notamment l’augmentation du Smic, la fin des privilèges des élus, ou le développement des transports en commun. Autre demande : être plus impliqués dans les décisions politiques. Comme le résume l’un des répondants, cité par les chercheurs : « Il est urgent d’instaurer une démocratie participative et de faire appel à̀ l’intelligence collective. »
L’agriculture est rangée sous le chapitre environnemental, aux côtés de la pollution ou des énergies renouvelables. Seuls 1 % des répondants auraient ainsi évoqué la production agricole, en se concentrant sur la réduction des pesticides, ou du développement de l’agriculture biologique.
À Ville-en-Tardenois, dans la Marne, Thierry Barba dénombre environ 6 producteurs sur sa commune, et résume ainsi leurs attentes : « Ce qu’ils veulent, c’est surtout qu’on ne les emmerde pas. » Lui a pour sa part transmis une quarantaine de contributions. « Beaucoup de gens se sont déplacés à la mairie, se félicite-t-il, et des débats se sont souvent organisés naturellement. »
Le pouvoir a déserté les campagnes
Pour Thierry Barba, comme pour de nombreux collègues à la tête de mairies rurales, la fonction est devenue plus difficile depuis la loi Notre sur les intercommunalités. « Si ça ne va pas bien, c’est nous que les habitants viennent voir, mais nous n’avons plus aucune compétence », explique-t-il.
Thierry Barba tente ainsi actuellement de conserver son bureau de poste, à proximité d’une nationale qui voit passer plusieurs milliers de véhicules par jour. « Il faut se battre pour tout, mais il ne faut surtout pas faire de vague, dénonce-t-il, pour ne pas vexer les grands élus qui accordent les subventions. »
D’après lui, l’argument selon lequel les intercommunalités permettraient de faire des économies est devenu caduc. « Entretenir mon éclairage me coûtait environ 15 000 euros par an avant d’entrer dans la métropole de Reims. Aujourd’hui, le prestataire en prend 25 000 et le travail n’est même pas fait. » Et bien souvent, dans les petites communes, pour espérer obtenir un bout de route, ou quelques lampadaires, « il faut désormais remplir quatre à cinq dossiers ».
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