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Normandie 310 broutards pourraient prendre l’avion pour l’Iran

De gauche à droite, Nathalie Goulet, sénatrice de l’Orne, Hervé Morin, président de région Normandie, Jean-Louis Riotte, exportateur de bovins, et Daniel Génissel, président de la chambre d’agriculture de Normandie, le 4 mai au sein de l’atelier d’engraissement du Gaec Génissel. © A. Dufumier

« 310 animaux élevés en Normandie mais de race charolaise pourraient s’envoler par avion cargo d’ici à la fin du mois de juin », selon la sénatrice de l’Orne Nathalie Goulet et le président de Région Hervé Morin qui ont invité la presse sur ce thème, jeudi 4 mai.

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« Un protocole d’accord commercial a été signé avec un important abattoir iranien, pour effectuer un test d’exportation de 310 broutards charolais originaires de la Normandie. Aujourd’hui, nous avons les accords d’exportation de l’État français, les accords d’importation de l’Iran et les lettres commerciales sont signées. Mais le plus dur reste encore à faire pour effectuer le premier allotement », a souligné Hervé Morin, le président de la Région Normandie, le 4 mai sur l’exploitation du Gaec Génissel au château d’Almenêches dans l’Orne.

Cet accord fait suite à une réunion du président de Région à l’ambassade de France en Iran le 14 novembre dernier. Il y avait rencontré un homme d’affaire iranien qui, depuis la reprise économique en Iran avec la fin de l’embargo, a du mal à fournir la demande en animaux pour son abattoir et son atelier d’engraissement. Le premier avion cargo pourrait s’envoler de Normandie d’ici à la fin du mois de juin. L’allotement devrait se faire dans les environs de Sées, dans l’Orne, avec la coopérative Agrial.

Du jamais vu

« A terme, si l’opération test est concluante, l’importateur iranien pourrait commander entre 20 000 et 30 000 animaux par an, ce qui correspond à ses besoins », souligne Nathalie Goulet.

Cela représenterait près de 10 % des naissances du cheptel allaitant de la Normandie (300 000 vaches, selon le président de la chambre d’agriculture Daniel Génissel). « Nous avons énormément besoin des marchés d’exportation, même si nous nous plaignons des distorsions de concurrence qui peuvent exister. L’exportation est vitale pour nos agricultures », a ajouté d’ailleurs Daniel Génissel, président de la chambre d’agriculture de la Normandie et qui accueillait la réunion sur son exploitation.

« L’opération serait une première. Jamais d’animaux européens vivants n’ont encore été expédiés à destination de l’Iran et encore moins par avion cargo. Des bovins ont déjà été expédiés vivants par avion cargo mais pour la Mongolie », relate Jean-Louis Riotte, éleveur dans l’Yonne et exportateur de bovins, partie prenante de ce projet.

Vétérinaire iranien

Mais dans ce projet, rien n’est encore joué. Un vétérinaire iranien doit intervenir dans les prochains jours pour valider l’organisation de l’expédition. Du côté français également, le sujet est sensible, quand bien même il est porté par le président de Région. L’exportation des broutards est toujours vue d’un mauvais œil par une partie de la profession agricole qui craint un manque à gagner pour les filières d’engraissement. « Le but ici c’est de réaliser un test. Nous sommes en train d’ouvrir la porte et nous espérons que demain, nous pourrons réaliser des exportations à plus haute valeur ajoutée », insiste Hervé Morin.

Alexis Dufumier

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