Élevage Les arguments pour contrer les opposants
Les éleveurs périgourdins ont organisé mardi à Périgueux une conférence autour des bienfaits ou non de l’élevage. Une centaine de personnes y a assisté mais pas les opposants qui étaient pourtant invités.
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« En Dordogne, les projets d’élevage sont de plus en plus contestés, constate Yannick Frances, éleveur et président d’Aparu 24 (Action Périgord agriculture et ruralité). L’an passé nous avons défendu huit dossiers devant les tribunaux. Même une petite bergerie de 200 têtes pose souci. Cela s’est particulièrement ressenti lors du dernier Salon de l’agriculture, on n’a entendu que des oppositions à l’élevage. Nos détracteurs avancent des inepties. Nous aimerions rétablir la vérité, mais on ne nous donne plus la parole. »
Les éleveurs périgourdins ont donc créé leur propre tribune en organisant mardi conférence-débat sur le thème « L’élevage, une richesse ou un non-sens écologique ». Les associations d’opposants avaient été invitées à débattre, à confronter leurs points de vue avec le monde agricole. Elles ne sont pas venues, malgré la présence d’une centaine de personnes, dont des élus locaux.
Certains, comme Isabelle Hyvoz, élue et présidente de l’Union départementale des offices de tourisme, ont souligné « l’image d’une ruralité vivante avec des agriculteurs présents sur le territoire est un atout pour le développement du tourisme. Les produits de la ferme et l’agritourisme constituent un critère de choix de destination pour de nombreux visiteurs. »
Pas d’agriculture durable sans élevage
Et les éleveurs ont d’autres arguments à faire valoir dans un département où 39 % du produit agricole départemental sont générés par l’élevage. Celui-ci occupe 47 % de la SAU et représente 28 % des emplois agricoles.
Le grand témoin de la matinée, Jean-Louis Peyraud, directeur scientifique adjoint de l’Inra, considère qu’« il ne peut avoir une agriculture durable sans élevage ». Il met en avant plusieurs bienfaits. Les bovins convertissent les fourrages en protéines, une partie des protéines végétales consommées par les animaux d’élevage ne sont en fait pas consommables directement par l’homme. Les pâturages favorisent la biodiversité des sols et les prairies, de par leur richesse en matière organique, constituent des puits de carbone.
« Sur un territoire comme la Dordogne, il est impossible de passer au 100 % végétal. On a des zones sur lesquelles on ne peut rien faire pousser », ajoute Yannick Frances.
Claude Hélène Yvard
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