Rencontre L’attelage équestre en solitaire
Afin d’assouvir sa soif d’aventure, Fanny Châtel a créé un sport de randonnée à son image.Après avoir parcouru seule en attelage 2 500 km en 2019, elle s’apprête à réaliser un périple en Bretagne.
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Avez-vous déjà entendu parler de la randonnée d’attelage équestre en solitaire féminine ? Si oui, c’est que vous avez croisé le chemin de Fanny Châtel, ou bien lu l’article que nous lui avions consacré en 2013 (1). La jeune retraitée agricole du Ménil-de-Briouze, dans l’Orne, a inventé cette discipline originale. « Je suis une grande amatrice d’équitation, de randonnée, de paysages, d’aventure, de cartes IGN au 1/25 000e, et d’écriture. Je me suis créé une passion qui me ressemble et qui rassemble mes centres d’intérêt », confie ce pétillant brin de femme.
Pour la tracter dans ses périples, Fanny a choisi Texas, un hongre de race cob normand, aujourd’hui âgé de treize ans. Le cheval transporte 270 kg de bagages, dont un vélo pliable, de l’eau, des granulés, une tronçonneuse, une malle à outils, un réchaud... En septembre dernier, la randonneuse a ainsi clôturé une boucle de 2 500 kilomètres, qui a duré presque cinq mois et qui l’a conduite de sa Normandie jusqu’en Alsace, en passant par Vierzon à l’aller et Amiens au retour. C’est son plus long périple.
Quinze ans de repérages
Sa frénésie du voyage en solitaire pourrait évoquer l’univers du road trip. Mais ce n’est assurément pas ce « folklore à l’américaine » qui motive notre ancienne agricultrice. Dans ses voyages, rien d’autre ne l’anime que le retour au bonheur des choses simples, la relation à son cheval, et l’inattendu qui peut surgir à tout moment. Fille d’une mère professeure de français, Fanny consigne toutes ses aventures sur de grands cahiers qui remplissent déjà plusieurs cartons et qui donneront peut-être, un jour, naissance à un livre. Chaque soir, la cavalière téléphone à son mari qui la suit de loin dans son périple via une copie du parcours. La nuit, elle monte le plus souvent sa tente dans des centres équestres, des élevages, des campings, chez l’habitant et souvent à titre gracieux. « Mon dernier voyage a coûté environ 5 000 euros. Je suis sponsorisée par Groupama et Décathlon, mais cela ne couvre pas tous les frais », explique-t-elle.
Culs-de-sac, gués infranchissables, pentes trop fortes, cailloux tranchants… Ses escapades de plusieurs mois, hors du temps, à 4,5 km/h, sur une distance journalière de 25 kilomètres, sont le fruit d’un très long travail de repérage des chemins. « Mon attelage est très peu manœuvrable. Il pèse 800 kg, sans compter le cheval », souligne Fanny, qui emprunte rarement des routes bitumées et s’interdit le GPS. Cela fait quinze ans qu’elle s’en va élaborer son parcours. Autrefois, elle le faisait à cheval. Aujourd’hui, elle a investi dans un VTT électrique, qu’elle sort de son camping-car. Dans ses cartons, la randonneuse a déjà un tracé pour un tour de la Bretagne qu’elle va démarrer au printemps. Et elle ne compte pas s’arrêter là !
Alexis Dufumier
(1) La France agricole du 19 septembre 2013.
Suivez les aventures de Fanny sur son blog : https://blog.cheval-daventure.com/
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