Travaux agricoles Pour les entrepreneurs, "le prix du GNR n’est pas le problème"
Toujours plus sollicités par les agriculteurs, les entrepreneurs de travaux agricoles voient par ailleurs leurs charges s’envoler et sont confrontés à des prix toujours plus élevés des matériels et des consommables.
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L’année 2022 s’achève en demi-teinte pour la Fédération nationale des entrepreneurs des territoires (FNEDT). Parmi les bonnes nouvelles, les entrepreneurs de travaux agricoles (ETA) ont vécu la moisson la plus facile depuis 10 ans, en raison des conditions climatiques favorables et bénéficié d’un regain d’activité en fenaison à l’automne, grâce à la reprise de la pousse de l’herbe.
L’autre bonne nouvelle est le recours croissant des agriculteurs à leurs services avec la délégation de travaux qui a augmenté de 53% entre 2000 et 2016 et qui poursuit son ascension. L’explosion du prix et de la technicité des machines, les difficultés à trouver de la main-d’œuvre de qualité, les problèmes de transmission des exploitations et le développement de la pluriactivité sont autant de facteurs qui favorisent le recours aux ETA.
Les charges explosent
Mais les bonnes nouvelles s’arrêtent là. Selon la FNEDT, la flambée des coûts des moyens de production en 2022 est inédite. Les prix du GNR, des lubrifiants et de l’Ad-Blue ont explosé mais "ce n’est pas le problème", selon plusieurs représentants des ETA. En effet, les adhérents de la FNEDT ont mis en place une indexation du carburant en pied de facture afin de décorréler ses variations du tarif des prestations.
Ce qui inquiète surtout les prestataires de travaux agricoles, c’est l’augmentation du prix des machines, des pièces et des consommables. Selon la FNEDT, "en quelques jours, au mois de mars, le prix d’un tracteur John Deere 8RX a augmenté de 30 000 euros sur un an, le prix du tracteur New Holland T7.275 HD grimpe de 25 000 euros pour atteindre 200 000 euros (soit +12,5 % environ)". Et la hausse est beaucoup plus marquée sur les machines à forte composante acier (remorques, outils de travail du sol). Pour les matériels de récolte, dont les ETA représentent la moitié des unités vendues en France, la hausse est proche de 25 %.
Revaloriser le tarif des prestations
Ces augmentations combinées à celle de l’énergie, à l’inflation des assurances et aux révisions du Smic (+8% en un an) ont produit une hausse représentant 28,8% du chiffre d’affaires en moyenne, au mois de mai 2022. Alors que le taux de rentabilité des ETA est déjà très faible (3% en moyenne), la FNEDT estime qu’une augmentation des tarifs de 22% serait nécessaire pour maintenir les marges des ETA.
Néanmoins, la majorité des prestataires de services se sont limités à appliquer une augmentation de 5 à 15%. Une ETA sur cinq a appliqué une hausse supérieure et autant se sont limitées à +5 % ou moins. Ces derniers, s’ils réalisent uniquement des travaux agricoles, éprouveront vraisemblablement des difficultés économiques en 2023.
Pénurie de pièces
Enfin, la FNEDT s’inquiète du manque de disponibilité des pièces de rechange et des consommables. Selon une enquête réalisée en juin par le syndicat auprès de ses adhérents, le manque de pièces usuelles a des conséquences importantes pour 26,5 % d’entre eux mais reste sans impact notable pour 49.2 % des répondants. En revanche, le manque de références spécifiques impacte de façon importante 41,6 % des répondants.
Ces problèmes de disponibilité s’ajoutent à l’augmentation des tarifs des pièces. Plus généralement, 93% des adhérents de la FNEDT interrogés souhaitent une enquête publique sur la construction du prix des machines agricoles, forestières et de leurs pièces détachées.
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