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Autoconsttuction « J’ai construit mon trieur de méteil »

Nicolas Faure a construit un trieur pour les mélanges de céréales et de protéagineux destinés à l’alimentation de ses vaches laitières.

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La culture associée de céréales et de protéagineux est un élément essentiel pour de nombreuses exploitations laitières. C’est le cas pour Nicolas Faure, qui élève un troupeau de vingt-cinq vaches laitières en bio sur 35 hectares à Coise (Rhône), dans les monts du Lyonnais.

Le tri des méteils a rapidement été un sujet de discussion au sein d’un groupe d’éleveurs de l’Addear 42 (1), dédié à l’autonomie protéique. Intéressé par l’idée, Nicolas a décidé de fabriquer sa propre machine pour trier ses mélanges céréales-pois, afin de toaster la légumineuse. L’outil a été construit sur une remorque de vieux camion pour être mobile. Il s’inspire de vieux vannoirs qui servaient au nettoyage du grain.

« Un principe simple »

« Le principe est simple, explique l’éleveur. Le grain tombe d’une petite trémie sur une grille de 1,50 m × 0,60 m, secouée horizontalement. Les pois ne traversent pas la grille et sont guidés en pente douce vers une gouttière et un big-bag. Les céréales passent à travers et tombent à l’étage du dessous. Elles sont envoyées directement dans un silo grâce à une vis à grain. »

 

Un petit moteur assure le secouage de la grille. Un ventilateur, situé sur le dessus, réalise un premier nettoyage. Le second (en vert, distinguable à l’arrière de la machine) peaufine cette tâche. © G. Baron

Suivant la récolte, Nicolas utilise une maille de 4 ou de 5 mm. La grille est mise en mouvement par un moteur électrique avec un axe excentrique. Ce moteur a été récupéré sur un vieil évacuateur à chaîne. Il est branché en 380 volts triphasé.

Nettoyer la récolte

Le tri est également l’occasion d’un nettoyage, pour un stockage dans des conditions optimales et une meilleure qualité d’aliment. Ainsi, deux ventilateurs, dont les flux sont réglés par des potentiomètres, soufflent sur la récolte.

Le premier se situe au niveau de la grille animée, le second en dessous. « Je monte leur puissance progressivement pour éliminer le maximum d’impuretés tout en conservant le grain, glisse l’éleveur. Le fait d’en avoir deux permet de souffler plus fort sur l’étage inférieur, pour un nettoyage plus efficace des céréales. » Le branchement de ces deux hélices s’effectue sur une prise 220 V classique. Là encore, il s’agit de réemploi de matériel d’occasion, puisque ces deux ventilateurs équipaient autrefois des porcheries. « Ce trieur est presque intégralement constitué de matériaux de récupération, souligne Nicolas. Je n’ai eu que 80 € de fournitures, pour des taules perforées. » Cet outil peu coûteux constitue un élément essentiel de l’autonomie protéique de l’exploitation.

Une version plus aboutie

Ce trieur autoconstruit a eu un petit frère, co-construit par l’exploitant avec le groupe d’éleveurs de l’Addear 42. Le nouveau modèle est similaire, mais reçoit quelques évolutions. « Nous avons ajouté un variateur de fréquence au moteur, pour piloter l’intensité du secouage, explique-t-il. Il y a aussi une double bielle pour avoir deux points de secouage, car ce nouvel outil est plus grand, avec une grille de 2 m × 0,90 m. »

Le trieur de Nicolas affiche un débit de chantier de 3 à 5 t/h, tandis que celui du groupe atteint 7 à 8 t/h. Gildas Baron

(1) Association départementale de développement de l’emploi agricole et rural de la Loire.

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