Types d’exploitations 30 % de la production agricole réalisés par des « firmes »
Environ un tiers de la production agricole brute standard française est assuré par des exploitations dites de « firmes », selon François Purseigle, qui intervenait au 34e congrès de l’Association française de droit rural ce 12 octobre à Bourges.
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Le sociologue a souligné l’émergence de ce modèle qui efface les frontières entre le modèle de l’exploitation familiale traditionnelle et celui de n’importe quelle autre entreprise.
François Purseigle, professeur en sociologie à l’Institut national polytechnique de Toulouse, est l’auteur de l’ouvrage « Le nouveau capitalisme agricole : de la ferme à la firme. » Intervenant à l’occasion du 34e congrès national de l’Association française de droit rural, il a dressé le portait des firmes dans le paysage des exploitations agricoles françaises.
10 % des exploitations en France
Pouvant revêtir différentes formes, François Purseigle définit les firmes comme des organisations distinctes du modèle traditionnel familial ou de subsistance et se rapprochant davantage de l’organisation des entreprises des autres secteurs de l’économie.
Le niveau des surfaces exploitées, la multiplicité des unités de production, le recours prépondérant au salariat, l’appel à la sous-traitance ou à des gestionnaires de biens sont des indices qui permettent de les identifier. Ce phénomène conduit à une « banalisation de l’entreprise agricole en devenant une entreprise comme une autre ».
Représentant 10 % des exploitations en France, les firmes représenteraient 28 % de l’emploi agricole et 30 % de la production brute standard (Pbs) nationale. Un poids loin d’être négligeable.
6 firmes sur 10 sont familiales
Loin de l’image d’être la seule propriété d’apporteurs d’investisseurs nationaux ou étrangers, leur composition reste essentiellement familiale selon l’universitaire. 6 firmes sur 10 seraient aux mains des membres d’une même famille.
Julien Forget du cabinet Teresa et avocat au barreau de Lyon, en a dressé l’archétype pouvant mixer des « schémas holdings et des sociétés parallèles » où une ou plusieurs sociétés d’exploitation sont détenues par une autre société mère coexistant aux côtés de sociétés immobilières, propriétaires du foncier.
Dans ce schéma, peuvent également s’empiler des sociétés commerciales chargées de transformer et de vendre la production ou d’accueillir une activité de méthanisation agricole. Les associés ? Des frères et sœurs, des parents et leurs enfants. Quelle que soit l’étendue du schéma arrêté, l’optimisation fiscale et sociale des revenus ou la préparation de la transmission de l’exploitation constituent les principales raisons du choix de ces schémas.
Alexis Marcotte
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