Chasse Passe d’armes entre les chasseurs et Hulot
Le ministre de la Transition écologique reconnaît que la réforme globale de l’organisation de la chasse est cohérente. Mais il s’oppose totalement à la prolongation de la chasse aux oies après le 31 janvier.
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Tout avait bien commencé lors de la rencontre entre Willy Schraen, le président de la FNC (Fédération nationale de la chasse), et Nicolas Hulot, ministre de la Transition écologique, le 20 décembre 2017. Selon le communiqué de la FNC diffusé le lendemain, le ministre a reconnu que la réforme globale de l’organisation de la chasse était cohérente.
Faire évoluer l’ONCFS
Les chasseurs souhaitent qu’évolue l’Office national de la chasse et de la faune sauvage (ONCFS) auquel ils contribuent à hauteur de 70 millions d’euros (M€) tous les ans, sur un budget global de 100 M€. L’objectif : renforcer les missions de police de l’ONCFS dans les départements.
« Comme il s’agit de prérogatives de l’État, les chasseurs proposent de limiter leur contribution à l’ONCFS à 30 M€ par an », nous déclare Thierry Coste, conseiller politique à la FNC. Les économies ainsi réalisées permettront aux chasseurs de renforcer leurs structures à l’échelon régional pour agir sur la biodiversité et l’expertise nature.
Autre projet de la réforme : la baisse du prix du permis national à 200 € pour favoriser le développement de la chasse.
Une fin de non-recevoir
Selon les chasseurs, Nicolas Hulot a changé totalement d’attitude quand la possibilité de chasser au maximum 5 000 oies en février a été abordée. Le ministre a clairement affiché son opposition, avec pour argument « que ses copains seraient en colère ». Selon le communiqué de la FNC, le ministre a cherché à négocier cette chasse aux oies en contrepartie de l’interdiction de la chasse du grand tétras dans les Pyrénées, de la remise en cause du statut de nuisible du renard et de certains mustélidés, de l’interdiction de chasser certains limicoles et la tourterelle, et de la remise en cause des chasses traditionnelles. Après cette passe d’armes, la discussion a tourné court.
Des discussions avec les agriculteurs sur la gestion du gros gibier
La gestion du gros gibier et l’indemnisation des dégâts aux agriculteurs n’ont pas été abordées en détail lors de cette entrevue. Mais cela fait partie de la réforme de la chasse et des discussions vont bientôt s’engager. « Nous demandons une remise à plat de la gestion du gros gibier, précise Thierry Coste. Nous acceptons de payer les dégâts, mais à condition de gérer l’entièreté du territoire. Trop de territoires échappent aujourd’hui aux chasseurs, comme les zones périurbaines ou protégées. Le sanglier en profite. » Des réunions de concertation entre chasseurs et organisations professionnelles agricoles sont prévues au début de 2018.
« Ces réformes ont fait l’objet d’engagements de la part du mouvement La République en Marche (LREM), lors des élections législatives », rappelle Thierry Coste. Ces engagements se sont concrétisés avec la signature le 30 mai 2017 par François Patriat au nom de LREM des 30 propositions de la chasse française (avec quelques modifications). Ce document (1) prévoit des mesures pour adapter les politiques agricoles et forestières afin qu’elles intègrent la faune sauvage et la biodiversité ordinaire dans les pratiques et l’utilisation des produits phytosanitaires.
Aurore Cœuru(1) Retrouvez les 30 propositions de la chasse française.
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