Coopératives D’Aucy et Triskalia s’unissent

Le secret était bien gardé. La conférence de presse annonçant le rapprochement de D’Aucy et Triskalia se tenait ce 12 décembre 2017 en début d’après-midi à Rennes, et n’a été annoncée qu’hier soir. Et sur le terrain, les adhérents n’avaient eu vent de rien. Le protocole d’accord a été signé ce mardi pour une mise en place au second semestre de 2018 après avis des instances compétentes.

Le communiqué livre peu de détails sur le périmètre de l’opération. Il s’agit d’une « union à 50-50 pour deux ans avant de passer à une fusion totale », précise Serge Le Bartz, président du groupe D’aucy. Les deux coopératives rassembleront dans un même ensemble légumes, alimentation animale et produits dérivés des oeufs avec l’ambition de devenir « un acteur leader » du secteur.

Deux objectifs

L’union sera « équilibréé dans sa gouvernance et respectant un principe de parité […]  dans ses instances décisionnelles ». Les coopératives lui fixent deux objectifs. Le premier est « d’accompagner les mutations du secteur agricole breton tant par la mise en œuvre des innovations technologiques et agronomiques que par la recherche et la création de nouveaux débouchés pour les adhérents ».

Le second objectif concerne « le développement de filières agroalimentaires fondé, entre autres, sur la convergence des métiers et des moyens industriels, le positionnement stratégique de ses marques fortes telles que D’Aucy ou Paysan Breton et le renforcement de ses activités sur le plan international ».

Un projet fondé sur la complémentarité

Le projet « sera fondé sur la complémentarité des métiers et des activités de l’amont et de l’aval, détaillent Serge Le Bartz et Georges Galardon, présidents des Groupes D’Aucy et Triskalia. Il devra créer de la valeur en aval au bénéfice de ses adhérents. Il renforcera notre capacité d’innovation au service des agriculteurs pour la performance de leurs exploitations. »

Quant aux directeurs généraux des deux structures, Alain Perrin pour D’Aucy et Dominique Ciccone pour Triskalia, eux aussi cités dans le communiqué, ce projet permettra, par effet de taille, la mise en œuvre de nouvelles stratégies de croissance, en local comme à l’international et l’établissement de nouveaux modes de relation avec nos clients. » Les deux groupes emploient 9 000 salariés.

Près de 25 000 agriculteurs sont concernés par ce nouveau groupe. Son chiffre d’affaires consolidé représente 3,1 milliards en 2016 avec une ambition de 5 milliards d’euros en 2025. À l’échelle régionale, c’est un nouveau géant, fort d’un réseau de distribution de plus de 200 magasins, qui va faire son apparition et pourrait bien faire trembler Terrena (15 000 salariés, 29 000 adhérents, 5 milliards de chiffre d’affaires) ou Agrial (20 000 salariés, 14 000 adhérents, 5,2 milliards).