Syndicat La Confédération paysanne au ministère
À la veille de la pause estivale, la Confédération paysanne a rencontré Stéphane Travert ce 31 juillet 2018. L’occasion de réaffirmer sa place dans les débats qui alimentent l’actualité agricole.
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Trois membres de la Confédération paysanne se sont entretenus avec le ministre de l’Agriculture, afin de faire le point sur les sujets qui inquiètent la profession. La loi alimentation, la future Pac ainsi que la réforme fiscale seront les grands sujets de la fin d’année. Pour Nicolas Girod, secrétaire national de la Confédération, « il est nécessaire que ces trois textes, qui vont façonner le futur de l’agriculture, soient guidés par les intérêts des producteurs qu’il va falloir accompagner ».
« Du revenu pour les agriculteurs »
Dans son discours à Rungis en octobre 2017, Emmanuel Macron avait défendu la nécessité d’un revenu décent pour les agriculteurs, grâce à des « prix construits à partir des coûts de production ». Pour Laurent Pinatel, porte-parole du syndicat, cet objectif « ne transparaît pas suffisamment dans les discussions en cours, alors que c’est un point essentiel et nous l’avons rappelé à Stéphane Travert ».
« Le revenu des agriculteurs est en partie mis à mal par des marchandises venant d’autres pays et vendus à des prix inférieurs aux coûts de revient français », poursuit-il. Ce constat a d’ailleurs fait l’objet d’une sensibilisation auprès du grand public le 17 juillet dernier, à l’occasion d’une vente de fruits et légumes en plein cœur de Paris.
Le syndicat a de nouveau défendu ce 31 juillet, l’idée d’un prix minimal d’achat pour chaque production, que les exportateurs étrangers devraient respecter. Il attend également de la future Pac un réel soutien aux outils collectifs tels que les légumeries ou les abattoirs.
« Anticiper les risques sanitaires »
L’entretien, qui a duré presque deux heures, a été également l’occasion de sensibiliser Stéphane Travert à la problématique des dégâts de gibier et des risques sanitaires liés à la faune sauvage. « Il faut une attention forte aux problèmes sanitaires, mais il ne faut pas que cela soit un levier ouvrant la porte à plus d’industrialisation, où les animaux sont confinés et à moins d’agriculture paysanne. Il faut trouver des solutions pour anticiper ces risques », prévient Nicolas Girod.
« Monsieur Travert a été réceptif à nos attentes et nous a donné rendez-vous à la rentrée », a indiqué Laurent Pinatel. Les semaines qui viennent vont être l’occasion pour les membres de la Confédération de faire une « coupure estivale », afin d’être en forme pour affronter une fin d’année qui s’annonce chargée.
Bertille Quantinet
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