Agroalimentaire Pour un « serment d’Hippocrate » agricole
Le Think-tank Agroalimentaire des Échos a formulé ses propositions, le 28 juin 2018, pour « donner davantage de valeur à l’assiette ». Cela passe selon lui par une affirmation des bonnes pratiques agricoles.
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« Comment, par une meilleure valorisation de l’assiette, améliorer à la fois la réalité de l’alimentation et répondre aux enjeux de pérennité des acteurs économiques, notamment agricoles ? » Telle est la question que se posait le Think-tank Agroalimentaire des Échos, pour sa quatrième édition, ce jeudi 28 juin 2018.
« Premiumisation de la demande »
Celui-ci formule une série de recommandations « aux acteurs économiques comme aux pouvoirs publics et, plus généralement, à l’écosystème de la filière alimentaire ». L’objectif : profiter de la valorisation de la demande observée en grande distribution pour valoriser l’ensemble de la chaîne alimentaire.
Extrait du rapport 2017-2018, présenté le 28 juin à Paris.
« Depuis 2010, illustre-t-il, l’évolution des ventes en valeur (chiffre d’affaires) a systématiquement été supérieure à l’évolution en volume. Techniquement, cet écart s’explique de deux manières : l’inflation à produits comparables et la premiumisation de la demande (sur une même unité de besoin, le consommateur monte en gamme). Cet effet de premiumisation est indiscutable… En effet, de 2014 à 2016, alors que les prix baissaient en grande distribution, l’évolution des ventes en valeur a néanmoins continué à être supérieure à l’évolution en volume. »
Affirmer les bonnes pratiques
Pour le cercle de réflexion, il est avant tout nécessaire de revendiquer les pratiques agricoles, qui « se sont objectivement améliorées en 10 à 15 ans ». « Pour autant, note-t-il, ce chemin parcouru n’est pas reconnu. Il est nécessaire de le revendiquer en affirmant la réalité des pratiques agricoles, y compris celles qui peuvent de prime abord apparaître étonnantes, voire suspectes (souvent par méconnaissance) aux yeux de l’opinion ».
I l est proposé d’établir un « code de l’agriculteur européen » pour consigner « à la fois les objectifs de l’agriculture et les engagements des agriculteurs en matière de pratiques agricoles ». Une sorte de version agricole du « serment d’Hippocrate » des médecins, « toutes proportions gardées, évidemment », compare le think-tank.
Au-delà des efforts de communication, le cercle de réflexion invite les entreprises de l’agroalimentaire à remettre en cause leur fonctionnement, pour rétablir la confiance du citoyen dans les modes de production. Cela doit passer selon lui par une meilleure écoute des attentes de la société. Aussi par l’acceptation de « se placer dans une perspective de long terme d’une amélioration des standards de qualité ». Une question au cœur des plans de filière en cours d’élaboration.
Retrouver les 17 recommandations du think-tank pour « redonner de la valeur à l’alimentation ».
Alain CardinauxPour accéder à l'ensembles nos offres :