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États-généraux de l’alimentation Les chambres suggèrent un fonds de transition des exploitations

Finie la reproduction des modèles à l’ancienne : face aux évolutions sociétales, l’APCA mise sur l’adaptation des exploitations « au cas par cas ».

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Il est toujours plus facile de parler d’alimentation autour d’une table. L’Assemblée permanente des chambres d’agriculture (APCA) a organisé, mercredi 6 septembre 2017, un déjeuner de presse pour présenter aux journalistes ses orientations pour les États-généraux de l’alimentation. Autour de produits médaillés au Concours général agricole, Claude Cochonneau, président de l’APCA, a détaillé son plan de bataille.

« Tout va aller très vite, a-t-il prévenu. Il n’y a que quatre réunions par atelier : la première pour apprendre à se connaître, les deux suivantes pour travailler les sujets et la quatrième pour conclure. C’est une marche forcée. Or on connaît ces modes de travail, vous réunissez soixante personnes et ça cause, ça cause, ça cause… Au final, la profession attend des mesures concrètes. On va essayer de les suggérer. »

Audits dans les exploitations

Objectif des chambres : définir « quelques idées fortes » avant les annonces d’Emmanuel Macron cet automne. Elles proposent par exemple la création d’un « fonds de transition » pour permettre aux producteurs de s’adapter aux nouvelles exigences des consommateurs, tout en s’assurant des revenus. « C’est très difficile de demander à quelqu’un de changer ses pratiques en période de crise, cela nécessite un bon accompagnement », a justifié Claude Cochonneau.

Ce fonds permettrait la réalisation d’audit dans les entreprises agricoles : « On prend une exploitation, on regarde son système et on dit comment mieux valoriser ses produits, à production égale et à travail égal. Ça peut être une meilleure adaptation de la production au potentiel de l’exploitation, une évolution de la mise sur le marché, l’arrêt d’un atelier pour éviter la surcharge de travail… Ce serait un travail de conseiller généraliste, au cas par cas pour prendre en compte l’environnement de l’entreprise, son potentiel, les compétences internes… ». Fini donc le développement par la reproduction des modèles existants. Il reste à savoir qui piloterait un outil à tel enjeu stratégique…

Territorialisation

L’APCA suggérera d’autres mesures aux pouvoirs publics, comme la territorialisation des filières, grâce notamment au développement des projets alimentaires territoriaux (PAT) chers à con cœur. Ou encore une modification de la LME, une limitation des promotions en grandes surfaces, une amélioration des négociations commerciales…

« Ce que j’espère du fond du cœur, c’est que les conclusions ne sont pas déjà écrites », a confié Jean-Louis Cazaubon, vice-président de l’APCA. Et Claude Cochonneau de glisser discrètement, depuis sa place : « Ce qu’on peut surtout craindre, c’est qu’il n’y ait pas de conclusions du tout… »

Alain Cardinaux

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