Pac 2020 Améliorer la gestion des risques

Le constat est partagé dans toute l’Europe : l’instabilité des marchés et la fréquence des « événements » climatiques et sanitaires font de l’agriculture un métier de plus en plus risqué. C’est donc sur ce thème que la présidence estonienne du conseil de l’Union européenne a invité les ministres de l’Agriculture à débattre, lors du conseil informel qui se tenait à Tallinn ce 5 septembre 2017.

Des paiements directs à préserver

Premier consensus : les paiements directs, qui constituent parfois l’essentiel du revenu en période de crise, sont bel et bien un instrument de gestion du risque. Et méritent donc d’être préservés. L’harmonisation des montants entre les États membres, en revanche, n’a pas fini de faire débat dans l’Union européenne…

La Pac propose d’autres outils, mais les ministres ont reconnu que ceux-ci ont échoué à gérer les récentes crises. La réserve de crise, abondée par un prélèvement sur les DPB, n’a jamais été utilisée, et son montant peut paraître dérisoire vu l’ampleur des crises traversées. Pour qu’elle soit réellement utile, il faudrait réduire les DPB… L’aide à l’assurance privée, qui peut être financée sur le second pilier, oblige également à des arbitrages budgétaires.

« Une évolution plutôt qu’une révolution »

« L’idée de la prochaine Pac est d’améliorer les outils existants : ce sera une évolution plutôt qu’une révolution », a indiqué Phil Hogan, à la sortie de la réunion à laquelle il participait. En tout état de cause, la gestion des risques sera bien au centre de la future politique agricole. Mais avec un budget constant, voire réduit, l’UE devra établir ses priorités. Et peut-être s’interroger sur les moyens de prévenir les crises, notamment par la régulation de la production et/ou des marchés, et pas seulement de les gérer…

Bérengère Lafeuille