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Revenu agricole 2016 22 % de résultat net en moins

La catastrophe de 2016 est confirmée par les comptes provisoires de l’Insee. L’excédent brut d’exploitation (EBE), qui reflète la richesse créée par les exploitations, dégringole de 12 % entre 2015 et 2016. Les bassins céréaliers sont atteints. Les investissements stagnent.

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Le compte national de l’agriculture, présenté à la Commission des comptes de l’agriculture de la Nation (CCAN) ce jeudi 6 juillet 2017, confirme les prévisions de décembre dernier : la campagne de 2016 a été très difficile. Comme l’an dernier, il n’y a pas de détail des résultats par production, l’Administration ne voulant pas se risquer à cet exercice périlleux et très sensible…

Un résultat moyen provisoire

Il faudra se contenter du résultat net moyen provisoire par actif non salarié, qui chuterait de 22 % en 2016 par rapport à 2015 et non pas de 26 % comme estimé en décembre dernier. Pour rappel, la ferme France avait enregistré 5 % de hausse en 2015-2014. L’EBE, qui sert à financer les annuités, les prélèvements privés et l’autofinanement, chute de son côté de 12 % sur l’année.

Les comptes régionaux sont également accessibles, et mettent en évidence les plus fortes baisses dans les grands bassins céréaliers, tels que l’Île-de-France (–21,4 %), la Bourgogne-Franche-Comté (–14,4 %), le Centre-Val-de-Loire (–12,7 %), les Hauts-de-France (–13 %) et le Grand-Est (–9 %).

La valeur ajoutée plonge

En 2016, la valeur de la production de la branche agricole décroît de 6,6 %. La valeur de la production végétale chute (–8,7 %) en raison principalement des très mauvaises récoltes en grandes cultures et en vins. Les évolutions des prix sont contrastées : les prix des céréales fléchissent alors que ceux des fruits et légumes augmentent.

La valeur de la production animale continue à se replier (-4 %). La pression s’est exercée sur les prix, en lait et en volailles particulièrement, alors que le prix des porcins se redresse, grâce à un rebond en milieu d’année.

Pour la troisième année consécutive, la valeur des consommations intermédiaires diminue de 3,6 % en 2016 par rapport à 2015. Les achats d’aliments pour animaux diminuent en valeur de 8,1 %, conjuguant une baisse des volumes (–4,3 %) et des prix (–4,0 %). La facture énergétique décroît de 7,5 % en 2016 (–12,2 % en 2015). Les prix des produits pétroliers ont continué de se replier, principalement celui du gazole non routier (–14,1 %). Les dépenses en engrais et amendements baissent de 4,8 % (–8, % pour les engrais simples azotés).

Triste bilan : la valeur ajoutée plonge de 10,8 %, pour une valeur de 27 milliards d’euros.

L’investissement au point mort

En 2016, la baisse de l’investissement entamée en 2013 se poursuit (–2,8 % en valeur), moins nettement qu’en 2015 (–3,1 %). L’investissement en bâtiments agricoles reprend légèrement (+0,8 % en volume) après la forte baisse de 2015 (–16,4 % en volume) et retrouve le niveau de 2012.

Le marché des agroéquipements se détériore en cours d’année aboutissant à une forte baisse tant en valeur (–7,6 %) qu’en volume (–8,7 %). Les immatriculations de tracteurs et de moissonneuses-batteuses baissent de 9 %. En revanche, le marché du matériel pour la viticulture est plus dynamique (+9,1 % d’immatriculations), pointe l’étude de l’Insee.

S.B.

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