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Machinisme L’embellie se confirme

© P. Peeters/GFA

Axema estime que 2018 marquera la sortie de la crise et le retour à la croissance pour la plupart des matériels.

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Enfin une bonne nouvelle ! Depuis 2013, Axema (syndicat des constructeurs et importateurs d’équipements agricoles) constate chaque année la baisse des ventes de matériels. Le chiffre d’affaires de la filière a ainsi baissé de 22 % entre 2013 et 2016. Mais cette année, le creux de la vague semble bien être passé et les premiers signes de redressement constatés en 2017 se confirment. « Même si la reprise reste très modérée, elle est encourageante, constate Frédéric Martin, le président d’Axema. Le marché est bien orienté. Le chiffre d’affaires a progressé de 1 % en 2017 et pourrait augmenter de 5 % en 2018 pour atteindre 5,3 milliards d’euros, selon nos estimations. »

Un gros potentiel chez les céréaliers

Élodie Dessart, responsable du pôle économique d’Axema, a classé les types d’exploitation en fonction de leur potentiel d’achat de matériel en 2018, à partir de leur capacité d’investissement et de leurs besoins. Les exploitations spécialisées en horticulture, arboriculture et maraîchage sont celles qui combinent une certaine capacité d’investissement avec des besoins assez importants. « La plus grosse capacité d’investissement est actuellement chez les éleveurs porcins, précise Élodie Dessart, mais leurs besoins en équipement sont faibles. »

Les plus gros besoins d’investissement sont chez les céréaliers, qui ont totalement gelé leurs achats de matériels depuis la récolte calamiteuse de 2016. « Ils ont un déficit d’investissement important mais aussi des capacités d’investissement faibles. C’est la grosse inconnue de 2018 », insiste Alain Savary, le directeur général d’Axema. Du côté des éleveurs, besoins et capacités d’investissement sont relativement faibles.

Un manque chronique de main-d’œuvre

Si la reprise pointe le bout de son nez, Axema s’inquiète déjà de la difficulté que les constructeurs auront à suivre la cadence de production. « Nous avons déjà des difficultés opérationnelles face à une faible reprise, regrette Frédéric Martin. Depuis la crise de 2013, nous n’avons plus de stock et nous sommes en flux tendu. Cependant, nous manquons cruellement de main-d’œuvre, dans toutes les régions et sur tous les types de produits. Il est donc difficile d’accélérer la cadence de production. »

Axema se félicite d’avoir réussi à maintenir l’emploi à un niveau constant pendant les trois années de crise. « C’est aussi lié à l’ancrage très local de nos entreprises, qui sont pour la plupart des PME. Alors que l’industrie française a tendance à délocaliser, le machinisme agricole maintient son implantation dans les territoires, précise Alain Savary. Malheureusement, les difficultés de recrutement nous obligent à sous-traiter, la plupart du temps à l’étranger. » Avis aux amateurs : le machinisme recrute.

Corinne Le Gall

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