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île-de-France L’artificialisation des sols ralentit

Les constructions s’étendent sur moins d’espaces naturels et agricoles. Mais seulement la moitié des objectifs du schéma directeur de planification urbaine sont atteints.

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En 2017, 590 hectares ont été artificialisés en île-de-France, c’est moitié moins que dans les années 2000 (1 200 ha par an) et cinq fois moins que dans les années 1990 (2 500 ha par an). 460 ha ont été enlevés à l’agriculture et 200 ha aux espaces naturels, soit 660 ha bruts. Habitats et zones commerciales représentent un tiers des utilisations. Carrières, infrastructures, équipements et chantiers constituent les deux tiers restants. Quant aux espaces forestiers, ils gagnent 70 ha, notamment grâce à la compensation écologique. Ces chiffres s’expliquent par les spécificités de la région francilienne, qui concentre 19 % de la population française et accueille 60 000 nouveaux habitants chaque année.

Densification urbaine

La densification urbaine contribue à limiter plus qu’ailleurs l’artificialisation des sols. Le développement de petits habitats collectifs (85 % de l’offre de logements) et les divisions de terrains à l’intérieur des lotissements évitent le grignotage d’espaces agricoles. Les élus sont dotés d’outils pour conserver des zones naturelles et agricoles et changer les habitudes d’urbanisation, même si les extensions en zone agricole coûtent toujours moins cher que le recyclage urbain.

Ainsi, à Étampes (Essonne), 37,5 ha intra-muros ont été récupérés pour de la construction. « Nous avions besoin de 2 500 nouveaux logements dans le futur plan local d’urbanisme (PLU). Sans volonté politique, la commune serait allée les implanter dans des terres agricoles. Rien n’oblige les élus à regarder le potentiel existant sur son territoire urbanisé et les riverains sont souvent opposés à la densification », témoigne Damien Greffin, maire adjoint de la ville et agriculteur.

Zones commerciales

L’emprise au sol des zones commerciales situées en entrée de ville est estimée à 5 % du territoire français. Alors que leur fréquentation baisse, leur extension ne faiblit pas. « C’est toujours la course au mètre carré pour concurrencer le voisin, lance Pascal Madry, directeur de l’Institut pour la ville et le commerce. Mais la bulle immobilière est en train d’éclater. Le taux de vacance avoisine 8 % en île-de-France, alors que le seuil critique est fixé à 5 %. »

Les entrepôts logistiques liés au e-commerce, notamment pour Amazone, prolifèrent. Ils représentent « les nouvelles hernies urbaines » qu’il va falloir enrayer. Mais malgré leurs 100 000 m² ou plus d’emprise au sol, ils restent moins consommateurs d’espace que les moyennes surfaces, et indolores pour les autres territoires. En revanche, leur impact sur le fonctionnement urbain est encore inconnu.

Pauline Bourdois

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