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Prévision pour 2016 Le revenu agricole dévisse de 26 %

Les comptes prévisionnels de l’agriculture pour 2016, publiés le 13 décembre, confirment l’intensité de la dégradation des revenus, mais sans donner le détail par filière. La fluctuation deviendrait-elle le régime normal ?

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Entre 2015 et 2016, la branche agricole (1) a perdu 7 % en valeur, selon la Commission des comptes de l’agriculture nationale, dans sa présentation des résultats prévisionnels pour 2016. Volume et prix baissent dans quasi toutes les productions. En céréales, les volumes s’effondrent (–23,9 %) ainsi que les prix (–9,2 %), principalement à cause d’une offre mondiale abondante. Repli également en productions animales, où les prix baissent de 6 % en gros bovins et de 7 % en lait. Les subventions aussi ralentissent (–3 %).

La chute du chiffre d’affaires est atténuée par une détente sur les charges d’exploitation (aliments du bétail, engrais…) de –2,3 %, pour la troisième année consécutive. Conséquence : la valeur ajoutée nette s’écroule (–16 %) et le résultat net par actif non salarié plonge de 26 % par rapport à 2015. Les revenus définitifs de 2015 ont d’ailleurs été publiés ce même jour. Et ce, malgré une nouvelle baisse du nombre des actifs non-salariés, de –1,9 %.

Grands écarts « habituels » ?

Les prévisions de revenus de 2016 seront sûrement réajustées (2), comme l’an passé. L’annonce d’un revenu en 2015 en hausse de 16 % en décembre 2015 avait fait réagir la profession, avant que les statisticiens ne le révisent à + 9,7 % six mois plus tard. Cette fois, les chiffres confortent le ressenti du terrain.

Depuis 2005, les agriculteurs sont de plain-pied dans une zone de turbulences. Un inconfort qui pourrait bien devenir la norme, selon Didier Caraès, économiste des Chambres d’agriculture (APCA). « D’une part, parce qu’il semble que les accidents climatiques sont plus fréquents, note-t-il. Ensuite, parce que les marchés mondiaux des matières premières sont par nature très instables ». La tendance pourrait donc s’inverser, dirait un optimiste ! Dans tous les cas, des outils de lissage des revenus semblent plus que jamais nécessaires.

Sophie Bergot

(1) Comprend l’ensemble des exploitations agricoles (de grandes à très petites), ETA, Cuma et lycées agricoles.

(2) Établies par l’Insee, avec une approche macroéconomique (et non à partir des comptabilités agricoles) à partir des informations au 1er novembre. Depuis 2015, les prévisions ne sont plus faites par production.

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