Les chaînes porcs et ovins-caprins rouvrent à l'abattoir d'Auch

« Ça change la vie ! », s’exclame Audrey Bourrust. Cette éleveuse de porcs noirs gascons à Castéra-Verduzan, dans le Gers, n’a plus que quelques kilomètres de transport pour faire abattre ses animaux. L’abattoir d’Auch a en effet rouvert deux lignes consacrées aux porcs et ovins-caprins depuis le 2 décembre 2024.

Elles avaient fermé respectivement depuis 12 et 25 ans, spécialisant la structure auscitaine dans le bovin. Mais, à la mi-2023, Arcadie Viande, qui réalisait 60 % de l’activité du site, a acté son départ. « Il a fallu se retrousser les manches et trouver des solutions », témoigne Fabrice Rançon, le directeur. Audrey Bourrust a créé le groupement POC 32, rassemblant 230 éleveurs : « La mobilisation des éleveurs a démontré à tous les acteurs la nécessité d’une chaîne multi-espèces. »

Les travaux, à hauteur de 1,7 million d’euros, ont été financés par l’État, la Région, le Département et la quasi-totalité des communautés de communes gersoises, dont le Grand Auch, propriétaire du site. Un an et demi après le départ d’Arcadie, le nouvel outil est en action.

« Nous avons besoin de tonnage »

Désormais, en plus des 250 à 300 bovins, la structure espère traiter 250 porcs et autour de 200 ovins-caprins par an. Mais Fabrice Rançon se veut prudent : « Les coûts énergétiques sont importants, la conjoncture n’est pas bonne sur les coproduits et le nombre d’animaux dans les fermes baisse. Nous nous diversifions, mais nous avons besoin de tonnage. Il faut donc que les éleveurs viennent ici. »

« Ces nouvelles chaînes étaient très attendues, donc nous sommes optimistes pour la pérennisation de l’outil, assure Audrey Bourrust. Et nous sommes convaincus qu’il peut donner envie à la nouvelle génération de s’installer en élevage. » Car, jusqu’à la réouverture des lignes à Auch, les éleveurs devaient aller aux abattoirs de Tarbes (à 70 km d’Auch), Boulogne-sur-Gesse (45 km) ou encore Villeneuve-sur-Lot (100 km).