Un nouveau départ pour l’abattoir d’Auch
Le retrait de Bigard, plus gros faiseur de l’abattoir d’Auch, a obligé la structure à rebondir. Deux objectifs se rejoignent : la survie de l’entreprise et les besoins des éleveurs.
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Serait-ce un mal pour un bien ? La nouvelle fut rude lorsqu’Arcadie Viandes, filiale de Bigard, a annoncé son départ de l’abattoir d’Auch (Gers) pour le 30 juin 2023. « C’était notre plus gros faiseur, souligne Fabrice Rançon, le directeur de l’abattoir. Même si on s’y attendait, on se devait de réagir. » Un projet a donc vu le jour, pour diversifier les activités de la structure et repasser le site en multi-espèce. Et donc pérenniser cette structure aux 2,5 millions d’euros de chiffre d’affaires et 25 salariés.
Augmenter les volumes de bovins
La première volonté est d’augmenter les volumes de bovins gersois. « Certains actionnaires de l’abattoir ramènent leurs bovins sur Auch et nous allons aussi chercher des intermédiaires », anticipe Fabrice Rançon. L’ambition est d’arriver à 5 000 bovins abattus, 10 % de moins que sous l’ère Bigard. Autre nouveauté : le lancement de l’activité friandises pour chiens, avec la coopérative Gersycoop et le soutien de France Relance. « L’idée est de valoriser ainsi une partie des déchets de bovins, ovins… », indique le directeur.
Mais le plus gros chantier est la réhabilitation de la ligne d’abattage multi-espèce. Ici, en mai 2024, seront abattus les porcins, ovins et caprins. Une activité abandonnée en 2012 qui, pour être relancée, demandera un investissement de 1,5 million d’euros. À terme, 160 porcs et 60 ovins caprins seraient traités chaque semaine. Des dizaines d’éleveurs, rassemblés en collectif, ont montré leur intérêt.
Retour à un outil multi-espèce
L’un d’eux, Urs Schmid témoigne : « Aujourd’hui, je dois faire trois heures de route aller-retour pour faire abattre mes cochons. Ce n’est acceptable, ni pour nous, ni pour le bien-être animal. » De fait, deux abattoirs ont fermé dans le Gers depuis 2015, à Gimont et Samatan. « Ce genre d’outils pas loin de chez nous peut aider nos enfants à reprendre et développer l’activité », se félicite Annie Donadei, éleveuse ovine à Saint-Antonin.
La nouvelle vie de l’abattoir auscitain pourrait en effet entraîner une nouvelle dynamique dans l’élevage local. Ainsi, assure Philip Everlet, responsable du pôle en charge de la filière de l'alimentation à la chambre d’agriculture du Gers, « le projet de l’abattoir va booster la filière Agneaux du Gers qui est en train de se structurer. » Autant d’arguments qui ont poussé les éleveurs et les élus à venir nombreux, à la fin de juin, aux portes ouvertes de l’abattoir. Opération séduction réussie.
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