Les abattoirs mis à l’index Les abattoirs mis à l’index

Les abattoirs d’Alès (Gard), du Vigan (Gard), de Mauléon-Licharre (Pyrénées-Atlantiques), du Mercantour (Alpes-Maritimes), de Pézenas (Hérault), de Vigeant (Vienne) et de Limoges (Haute-Vienne) ont un triste point commun : ils ont tous été pris pour cible par l’association anti-spéciste* L214 qui, armée de caméras cachées, a soulevé dans leurs chaînes d’abattage des manquements au bien-être animal.

Pression végétarienne

La polémique a donc alimenté les débats des professionnels de la viande tout au long de l’année. Personne n’a nié qu’il y a des dérives dans certains abattoirs. Mais en profondeur, l’enjeu n’est pas seulement celui de l’image de la filière. Pour les associations qui publient les vidéos, le sujet n’est pas tant le bien-être animal que leur rêve d’un monde sans viande. Certains vont jusqu’à comparer les entreprises d’abattage à un « holocauste », ou à Auschwitz. « On doit régler ce problème du bien-être animal […] mais on ne peut pas non plus accepter cette pression morale », leur rétorquait, sur un ton clairement agacé, Stéphane Le Foll, en juillet. Depuis la diffusion des premières images, fin 2015, le débat a pris tant d’ampleur qu’une Commission d’enquête sur les conditions d’abattage a été constituée au Parlement. Lourd de 255 pages, son rapport, remis le 20 septembre, énumère 65 pistes d’amélioration. Parmi les propositions phares figurent la vidéosurveillance, et la modernisation des outils. Car selon les députés, « le manque d’investissement est parfois criant, et souvent en lien avec la maltraitance animale, voulue ou non. » Examiné le 14 décembre par l’Assemblée nationale, le texte a suscité tant de querelles qu’il a été modifié. L’article sur la vidéosurveillance a été supprimé. Le texte sera révisé début 2017.

* Mouvement qui refuse toute forme de domination de l’animal par l’homme.

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