Sophie de Verdelhan, conseillère circuits courts à la chambre d’agriculture de l’Îlle-et-Vilaine « Réfléchir aux enjeux d’une logistique mutualisée »
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« Qu’un projet de logistique mutualisée soit impulsé par une collectivité pour approvisionner des cantines, par exemple, ou encore par des agriculteurs eux-mêmes, la réussite passe par l’émergence d’un groupe de producteurs motivés qui s’empare du sujet sans attendre de solutions toutes faites de l’extérieur.
Première approche. Avant de penser à mutualiser les tâches avec d’autres, il est intéressant d’engager une réflexion individuelle. L’objectif est de collecter ses propres informations : cartographie de la clientèle, kilomètres, amortissement des véhicules, temps de travail… Suivre une formation peut s’avérer utile pour appréhender ces données, faire le point sur son organisation et acquérir une méthode simple d’approche des coûts. Ce n’est souvent qu’après une prise de conscience des coûts réels de logistique qu’une mutualisation des forces peut s’envisager.
Réflexion commune. Les réunions collectives arrivent dans un deuxième temps. Se rencontrer, dans le cadre d’un groupe structuré et animé, permet d’échanger sur ses pratiques et de s’entendre sur des projets communs. Cela nécessite que chacun soit transparent sur ses attentes. Pas besoin d’être très nombreux, mais il faut être sûr de pouvoir payer l’organisation sur les volumes transportés, selon la valeur au kilo de ses produits.
Démarche commerciale. Une logistique mutualisée doit être pensée en lien avec la démarche commerciale souhaitée par le groupe. Cela implique d’avoir un point d’accroche en commun (clients, produits…) et de traduire les potentiels de débouchés : nombre de points de livraison, volumes envisagés, prix attendus…
Expert. Il ne faut pas hésiter à faire intervenir un expert en logistique quand le projet est mûr et que le potentiel est sûr. Ce consultant apportera un éclairage technique et chiffré.
En parallèle, comme dans toute entreprise collective, les aspects humains devront être pris en compte avec sérieux. Un règlement intérieur peut s’avérer utile pour fixer des règles claires d’organisation. »
Propos recueillis par Alain Cardinaux
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