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Santé Peut-on limiter le recours aux médicaments ?

Avant de passer à la pharmacie, sachez que le corps humain a une certaine capacité de s’autosoigner.

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Pour faire face aux agressions et rétablir son équilibre, notre organisme fabrique naturellement des molécules qui lui font du bien. Par exemple, en cas de douleur, nous libérons des endomorphines qui nous soulagent. Notre cerveau est comme une usine pharmaceutique, capable de produire les « endomédicaments » dont il a besoin. Les adeptes de la médecine naturelle (chinoise, homéopathie…) préconisent donc de faire davantage confiance à notre corps, en le stimulant pour qu’il se soigne lui-même. Les molécules chimiques en comprimés et gélules - les « exomédicaments » issus des laboratoires - ne seraient alors absorbées que si notre organisme ne peut faire face.

Stimuler nos défenses naturelles est notamment possible en faisant appel à l’effet placebo. Depuis le XIXe siècle, de nombreuses études scientifiques ont démontré que ce phénomène n’a rien de magique, mais agit par l’autosuggestion. « Lorsqu’on pense que l’on prend un antalgique, on incite le cerveau à sécréter des endorphines, indique le docteur Patrick Lemoine, psychiatre et auteur du livre Le mystère du placebo (éditions Odile Jacob). Un placebo d’antidépresseur peut nous faire libérer de la sérotonine. L’effet placebo a aussi été expérimenté positivement dans la modification du taux de cholestérol, de la tension artérielle, du PH de l’estomac... »

Comment est-ce possible ? Le message persuasif du médecin : « Prenez ce remède, il va vous faire du bien ! », entraîne la conviction du patient et permet la libération naturelle des endomédicaments dans l’organisme. Pour le sevrage des somnifères et des tranquillisants, le docteur Lemoine conseille à ses patients d’acheter des gélules vides en pharmacie, puis de placer un quart de comprimé dans dix gélules, remplir les dix autres de sucre en poudre et les mélanger. Ensuite, tous les mois, d’augmenter la proportion de gélules placebo et diminuer celle de gélules actives. Un bémol cependant, cette technique doit être réservée aux pathologies mineures et proscrite en cas de maladie grave !

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