Santé La maladie de Lyme gagne du terrain
Transmise par des tiques infectées, la borréliose n’est pas reconnue en France, malgré sa recrudescence.
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Les chiffres interrogent : 27 000 nouveaux cas par an en France, contre 300 000 en Allemagne. La maladie de Lyme, aussi appelée borréliose, se transmet par les tiques, elles-mêmes infectées par une bactérie. Si le nombre de patients augmente de manière alarmante dans le monde, en France, on parle encore de maladie rare. Aux États-Unis comme en Allemagne, cette zoonose est considérée comme l’épidémie du XXIe siècle. Dans l’Hexagone, les tests de dépistage proposés sont peu fiables et très peu sensibles. Pourquoi une telle différence ?
Les Pyrénées touchées
Des associations de malades (Lyme sans frontières, France Lyme, Réseau borréliose), des chercheurs, des médecins et des journalistes comme Chantal Perrin et Roger Lenglet, auteurs de L’affaire de la maladie de Lyme (1), s’élèvent aujourd’hui contre l’immobilisme des pouvoirs publics face à cette pathologie invalidante, chronique et aux multiples symptômes. Soixante-dix malades ont même décidé de porter plainte contre le laboratoire français qui fabrique test de dépistage, et contre l’État.
Douleurs articulaires, paralysie, épuisement, troubles de la mémoire, dépression… Une simple morsure peut faire de gros dégâts, alors qu’un traitement antibiotique, pris tôt, lorsque la rougeur paraît, suffirait à vivre mieux avec Lyme (dont on ignore comment guérir définitivement). Mais, à la différence d’autres pays, la France ne reconnaît pas la maladie et n’en rembourse pas les soins.
Dans les Pyrénées, la région la plus touchée, éleveurs et guides de montagne témoignent d’une prolifération de tiques en quelques années. Si l’Allemagne a mis en place des messages de prévention dans les forêts et les pharmacies, la France s’abstient de toute prévention aujourd’hui. À l’heure actuelle, un seul panneau a été planté dans tout le pays (dans la forêt de Sénart, en Île-de-France), à la suite d’un cas grave de la maladie de Lyme. Lors d’une marche dans les hautes herbes, les spécialistes conseillent de se couvrir. Ou, au moins, de glisser le bas de son pantalon dans ses chaussettes.
(1) Aux éditions Actes Sud.
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