OGM cachés Une mobilisation lancée contre ces technologies
Huit organisations, membres du Haut-Conseil des biotechnologies souhaitent garantir la tenue d’un réel débat scientifique et démocratique sur les nouvelles techniques de modification génétique.
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Alors que le Haut-Conseil des biotechnologies (HCB) a annoncé ce mercredi l’annulation de son assemblée plénière pour cause de manifestation devant le lieu de la réunion, et son report à une date ultérieure, huit organisations paysannes et de la société civile (1) ont malgré tout maintenu la mobilisation prévue.
Le but : dénoncer les nouveaux OGM cachés et exiger que la réglementation OGM leur soit intégralement appliquée. « Notre position est claire et unanime : tout comme la transgenèse, ces nouvelles techniques produisent des OGM, présentent des risques sanitaires, environnementaux et socio-économiques et posent de nouveaux problèmes éthiques. Elles doivent donc tomber sous le coup de la réglementation européenne », expliquent-elles.
« Depuis plusieurs années, de nouvelles techniques de manipulation génétique sont développées. Elles sont différentes de la transgenèse, la méthode la plus connue et la plus utilisée jusqu’à présent pour produire des OGM, estiment-ils. Ces nouvelles techniques, et les produits qui en sont issus, n’existaient pas lorsque les réglementations européennes puis françaises ont vu le jour au début des années 2000. Elles sont donc actuellement dans un « flou juridique », dont l’industrie des biotechnologies aimerait profiter pour commercialiser ces nouveaux OGM au plus vite, en évitant la réglementation européenne associée (évaluation des risques, traçabilité, étiquetage, contrôle…). »
« Cette censure est totalement inacceptable ! »
La question posée à la Commission européenne est de fixer leur statut juridique : ces nouvelles techniques produisent-elles des OGM et entrent-elles dans le champ d’application de la réglementation européenne OGM ? Pour y répondre, le gouvernement français doit consulter le Haut-Conseil des biotechnologies (HCB), qui produit des avis scientifiques et des recommandations économiques, éthiques et sociales.
« Or, depuis plusieurs mois et de manière totalement malhonnête, le HCB fait fi de certains avis scientifiques et des positions de la société civile sur ces nouvelles techniques OGM, rapportent les associations. Ainsi, le 4 février dernier, le bureau du HCB a remis au gouvernement une note présentée comme un avis scientifique consensuel considérant ces nouvelles techniques comme inoffensives et estimant qu’elles ne devaient pas être traitées comme produisant des OGM. Et pour cause, les divergences ont été ignorées ! Cette censure est totalement inacceptable ! Pour protester contre ces pratiques, un membre du comité scientifique, Yves Bertheau, a démissionné et nos huit organisations paysannes et de la société civile ont suspendu leur participation au HCB tant que ces dysfonctionnements majeurs ne seront pas réglés, et en particulier tant que tous les avis ne seront pas réellement pris en compte », indiquent les huit organisations.
(1) Amis de la Terre, Réseau Semences Paysannes, Fédération nationale d’agriculture biologique, France Nature Environnement, Greenpeace, Union nationale de l’apiculture française, Confédération paysanne, Conseil national des associations familiales laïques.
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