Aricle Sur les planches depuis quatre décennies
Agriculteur en Anjou, Dominique Davy joue dans la même pièce depuis 40 ans. L’œuvre raconte le destin de l’un des habitants de son village.
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Dominique Davy est né à Daumeray, dans le Maine-et-Loire, en 1965. La première fois qu’il a vu la pièce de théâtre « Rouget le Braconnier », c’était assis dans la salle paroissiale, comme spectateur. « J’avais cinq ans. » Quarante-cinq ans plus tard, cet éleveur de limousines est devenu un très fin connaisseur du spectacle, maîtrisant 43 des 45 rôles. « Cette pièce, en quinze tableaux, raconte l’histoire de Louis Rouget, un habitant de notre village mort au bagne de Cayenne en 1858. » Journalier, l’homme avait été condamné pour braconnage et pour avoir tiré sur un gendarme.
Depuis sa création, en 1971, l’œuvre est jouée chaque hiver. Soixante-quinze acteurs et figurants montent sur scène. « Il y a des rôles pour tout le monde et tout âge », témoigne Dominique qui a débuté à dix ans, en interprétant les rôles d’enfants. Sa fidélité au spectacle, son expérience se révèlent précieuses. Cet hiver, l’agriculteur a joué six rôles : celui du brigadier Houlbert, du gendarme Javelle et de quatre braconniers. Passer de l’un à l’autre « ouvre sur une autre facette de l’histoire ». « Et puis, apprécie ce bénévole, c’est très intéressant sur le plan du jeu. En changeant de partenaire et tout en respectant le texte, il se passe toujours quelque chose de nouveau. »
Une aventure collective
Au-delà de la scène, Dominique goûte l’aventure collective qui accompagne le spectacle. L’association qui le gère compte une centaine de bénévoles et, parmi eux, son épouse, mais aussi ses enfants. Âgés de 26 à 16 ans, trois des quatre sont encore montés sur les planches cette année. « Je crois que comme moi, ils viennent chercher ici une ambiance. » Faite de convivialité mais pas uniquement. « La pièce casse les hiérarchies qui existent dans le monde du travail. Elle rassemble et elle est aussi l’occasion de s’ouvrir, confie Dominique. Nous, agriculteurs, apprenons à connaître le métier des autres, leurs contraintes et vice-versa. »
L’histoire de Rouget continue d’inspirer cet homme. « Je ne peux pas m’empêcher de faire le parallèle avec notre métier d’éleveur. Dans la pièce comme dans notre profession, on a le sentiment d’un pouvoir administratif qui exagère la demande sociétale et contraint toujours plus. » De quoi booster l’énergie de l’acteur, de l’éleveur et… du responsable professionnel qu’est aussi Dominique Davy.
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