Aricle Le patron, c’est elle
Chef d’exploitation en Eure-et-Loir, Christelle Bois dépoussière la commission des agricultrices de son département.
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Derrière une silhouette mince, se cache une femme optimiste et courageuse. Depuis vingt ans, Christelle Bois dirige une exploitation en Eure-et-Loir de 220 ha. Après un bac pro de comptabilité, cette fille d’agriculteur fuit la ferme familiale. Elle passe deux ans à Paris et revient dans son département comme secrétaire. « J’en avais assez d’être enfermée et souhaitais devenir indépendante. J’ai passé un diplôme agricole (BPREA) et me suis installée avec mes parents, à Nottonville, avant qu’ils ne prennent leur retraite. Cependant, je ne me rendais pas compte de la charge de travail… »
Christelle endosse son rôle d’agricultrice avec passion et devient maman. Après quelques années, son conjoint quitte la ferme et elle se retrouve seule avec ses deux filles. « Cette période a été très difficile. Lorsqu’il fallait que je trouve quelqu’un pour garder mes enfants afin d’aller planter des pommes de terre, j’avais une boule au ventre. Mais avec de l’organisation et de la volonté, je m’en suis sortie ! », se souvient Christelle, toujours avec le sourire.
Réfléchir « au féminin »
Cette épreuve lui forge un caractère de battante et lui donne envie d’aider les femmes. En 2012, elle fonde la commission des agricultrices de la FDSEA 28. « En tant que chef d’exploitation, il est nécessaire d’avoir un maximum d’informations pour prendre les bonnes décisions. Mais dans un monde d’hommes, où les préjugés ont encore la vie dure, les femmes n’osent pas poser de questions. Alors qu’entre nous, la parole se libère. »
Christelle organise des formations techniques (pulvérisation, soudure…) réservées aux femmes. Aucune question n’est taboue. Elle met en place des réunions trimestrielles sur le document unique d’évaluation des risques professionnels, le soutien aux agriculteurs (et agricultrices) en difficultés ou encore la coopération. Le 8 mars, pour la journée de la femme, le groupe a publié un guide (lire l’encadré). « Nous ne sommes pas féministes. Nous voulons informer et aider les femmes. Si cela permet de changer les mentalités, tant mieux ! », souligne Christelle. Aujourd’hui, la commission compte une trentaine de femmes. « Avec les filles, on discute, on se serre les coudes… On est devenues de vraies copines ! »
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