Aricle Esprit d’équipe aux 24 Heures moto

Qui a dit que le motard est la version mécanique du cavalier solitaire ? Aux 24 Heures du Mans moto, on parle effectivement d’écurie. On évoque les chevaux – au nombre de 200 à piaffer dans le moteur de 1 800 cm³ –, mais on ne connaît certainement pas la solitude. « Entre les trois pilotes et l’équipe technique, nous sommes une quinzaine à nous côtoyer en permanence pendant plus d’une semaine. Et le jour de la course, nous sommes une trentaine », raconte Sébastien Allais (à droite), éleveur allaitant à Occagnes dans l’Orne. Avec son ami Emmanuel Bloyet, producteur de bovins viande à Argentan, il a participé pour la cinquième fois en avril dernier aux 24 h moto. Membres de l’équipe du MAS 14 (Moto active sport) en catégorie Superstock (voir encadré), les deux éleveurs sont chargés du ravitaillement. Sébastien s’occupe du changement de la roue et des plaquettes de frein avant et Emmanuel est pompiste. Toutes les 50 minutes environ, les deux trentenaires s’affairent pour intervenir le plus rapidement possible. Et entre chaque passage au stand, ils évaluent la piste, surveillent les chronos, se préparent et anticipent.

Ténacité

« À tout moment, le pilote peut revenir plus tôt que prévu, pour des raisons techniques. Il ne faut jamais se laisser surprendre, souligne Emmanuel. C’est un grand privilège d’assister, du côté des stands et non des tribunes, à la plus grosse course d’endurance moto au monde. »

Sébastien, lui, n’y connaissait presque rien avant de prêter main-forte, « Je n’ai pas mon permis moto ! Ce qui me plaît au Mans, c’est surtout de participer collectivement à une prouesse sportive. Nous sommes présents pas uniquement pour terminer la course, mais pour donner le meilleur de nous-mêmes. Les pilotes s’entraînent toute l’année sur leur temps libre. Ils méritent notre engagement à 100 % » ! Emmanuel dit retrouver au MAS 14 la même convivialité que celle qu’il connaît au sein des Jeunes Agriculteurs et un état d’esprit similaire. « Notre débrouillardise, notre solidarité, notre ténacité à vouloir finir la course à tout prix, même en cas de coup dur, c’est notre grande force. C’est aussi cette disposition qui nous permet de gagner la confiance des sponsors qui nous soutiennent financièrement », constatent les deux amis.