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le billetd’édouardde frotté le billetd’édouardde frotté

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Au cours de la décennie 1980, un Chinois me disait : « Je suis communiste par nécessité car, sans un gouvernement fort, nos paysans iront grossir des cités monstrueuses que nul ne saura gérer. »

À l’occasion d’une rencontre de journalistes agricoles aux chambres d’Agriculture, nous avons pu constater à quel point ce vœu d’une Chine demeurée rurale était en train de voler en éclats : 55 % de la population est désormais urbanisée et la volonté du gouvernement est d’atteindre bientôt 70 %.

Si l’industrie va se trouver confrontée à une solide concurrence, l’agriculture, en revanche, sera-t-elle en mesure de bénéficier d’un marché porteur ? La Chine, en effet, avec 20 % de la population mondiale, ne dispose que de 9 % de terres cultivables. Pourtant l’urbanisation a entraîné la division par trois d’une sous-alimentation chronique mais elle a engendré une pollution nocive pour la santé.

La sécurité alimentaire reste le souci majeur des gouvernants mais la technicité demeure insuffisante. On a créé des fermes de 1 000 vaches mais la ferme moyenne a encore 0,65 Ha. Le lait infantile a suivi le rythme de l’urbanisation mais le scandale du lait frelaté à la mélamine en a bloqué le développement. La Chine est le premier producteur de porcs mais aussi le premier importateur. Premier également pour les œufs, elle est un médiocre éleveur de poulets. Elle cherche des terres à cultiver à travers le monde mais le personnel compétent pour les exploiter fait défaut.

La Chine souffre du manque d’eau, et cela ne l’empêche pas de s’intéresser vivement au vin bordelais ! Nous lui vendons huit fois plus de produits agroalimentaires que nous lui en achetons mais l’avenir demeure aléatoire. Mais… mais… S’il importe de saisir des opportunités, anticiper paraît aussi complexe pour nous que… du chinois !

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