Le billet d’Édouardde Frotté Le billet d’Édouardde Frotté
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Des familles, en troupeaux serrés, visiteront dimanche le patrimoine. Le tourisme, qui en soutient le coûteux entretien et contribue à le mettre en valeur, est une de nos richesses les plus sûres car si l’étranger peut se procurer à coups de dollars nombre de nos entreprises, il ne partira pas avec nos sites, nos cathédrales et nos châteaux.
Il est vrai que la peur des attentats a réduit le nombre des visiteurs à Paris ou à Nice mais les campagnes, pour l’essentiel, semblent tirer leur épingle du jeu. N’oublions pas néanmoins que le patrimoine ne se résume pas en quelques lieux ou bâtiments prestigieux. Il est le ferment de la culture qui imprègne notre mémoire et nos acquis au fil du temps et il s’avère que lorsqu’on est privé de souvenirs, on maîtrise mal les projets d’avenir. Cela ne veut pas dire que le passé ait les caractéristiques d’un jardin d’Éden, mais on ne peut nier qu’il nous apporte une grande richesse d’enseignements.
Aussi peut-on se demander si les continuelles modifications que l’on trouve dans l’apprentissage scolaire de l’Histoire qu’on paraît vouloir sans cesse adapter aux tendances de l’heure, ne finissent pas par brouiller l’image qu’on peut se faire du passé. De plus, il est surtout un domaine dont l’urbanisation semble vouloir effacer la trace, c’est celui de ces créations antérieures à l’homme que sont les règnes végétal et animal dont on confine volontiers la connaissance dans un ensemble livresque souvent approximatif, quand on ne l’exalte pas en le déformant.
Beaucoup d’enfants des villes peuvent-ils encore distinguer le chêne du hêtre, la grenouille du crapaud ou encore le lièvre du lapin ? Et est-on en mesure de les aider quand, dans un quotidien national, on prétend leur faire passer un test en les interrogeant en ces termes : « Quand sème-t-on les pommes de terre ? »
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