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le billetd’édouardde frotté le billetd’édouardde frotté

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Lors de la décennie 1980, il était de bon ton d’inciter les jeunes cadres à devenir des « tueurs », terme symbolique bien sûr, propre seulement à développer les énergies, mais s’il est vrai que, selon Schiller, « la langue pense pour toi » on ne peut écarter la possibilité par mimétisme d’une interprétation risquée par des esprits fragiles.À l’époque, je m’étais approché de deux frères qu’on surnommait Abel et Caïn parce que l’un n’aimait que ses troupeaux et ses pâtures et l’autre ses entreprises développées aux dépens du voisinage ! Comme j’expliquais qu’Abel avait mes faveurs, il me fut répondu : « Dommage, c’est bien avec Caïn qu’il faudrait travailler ! »

L’évolution a lissé les esprits mais demeure toujours une course acharnée pour l’accès à des études fortement poussées dont le but essentiel, plutôt que de répondre à un appel précis, est souvent de gagner largement sa vie et aussi d’échapper au chômage.

C’est pourquoi, j’ai particulièrement apprécié le film « Médecin de campagne » révélant, plus qu’un choix de sécurité personnelle, une vocation profonde de service en faveur de personnes isolées sur leurs terres au sein d’un univers qui paraîtra rude aux yeux du citadin. Loin d’une vision idyllique de la nature autant que d’une confiance aveugle dans le pouvoir médical, ce médecin de campagne, bouleversé par la souffrance qui accompagne parfois l’acharnement des soins, préfère ramener à domicile un malade pour qu’il finisse ses jours parmi les siens.

Face aux appétits que notre époque encourage, la vocation est devenue une denrée qui s’étiole. Cela concerne les soins à la campagne, mais pas seulement les soins : nombre d’activités dans les zones rurales attendent leurs repreneurs et les citadins contemplent parfois avec envie cet art de vivre, sans oser quitter leur soif, souvent bien vaine, de possession.

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